There is one key question the western world hasn’t attempted to ask yet with regards to the turmoil in northern Africa and the Middle East.
Since the Uprisings started months ago in Tunisia, we have seen citizens in Bahrain, Egypt, Yemen, Libya and Syria rallied on the streets to ask democratic reforms within their respective regimes. Some of these dictatorships have been established for more than 30 years, ruling theses countries like a family business. Therefore, we have seen a positive outcome in the movement in Egypt where the dictator Hosni Mubarak has decided to step down peacefully.
However, in regards to Libya the movement has changed to a revolt against Moammar Kaddafi who has been in Power for more than four decades. There, it has been bloodshed; and many have been killed by the army regime. Protesters who have been asking for democratic reforms then have become rebels to fight an organized army with conventional war ammunitions.
According to Western Journalists, the rebels have been successful by taking over many key cities formerly controlled by the government. However, one key question remains unanswered. Where do the rebels’ ammunitions come from?
We are aware that on March 17 2011, The United Nations has adopted “resolution 1973” which is demanding an immediate ceasefire in Libya, including an end to the current attacks against civilians. More importantly, the Security Council has imposed also a ban on all flights in the country’s airspace with a no-fly zone enforced by NATO to avoid more bloodshed. It’s clear that the NATO’s air support has been big help for the rebels therefore, the ground fights against the regime army is being held by them but who are they?
Let’s reemphasis again the question: how the rebels acquire the ammunitions to be able to sustain a ground fight against a well established army? Who are those rebels? What is the plan to take these weapons off the streets once order is reestablished?
In the 1980’s, the mujahedeen battled the Soviets in Afghanistan with weapons. Anyone then wouldn’t have the decency to look for the provider and how they have been routed to the mujahedeen. It was ok, I presume since the cold war was a big factor during that period. Therefore, later the West has acknowledged that a vacuum has been created within that country which has been filled by extremists, who instigated one of the deadliest attacks in the western world in September, 11 2000.
Of course it is Interesting to watch the fall of all those Tyrants with Oil Money ruling the region like a family business for decades.However,with that Spill Over Effect, demands for democratic changes spreading throughout the Northern Africa to the Arabic Region shouldn’t the West be concerned about the post revolts era?
Pierre Rigaus Charleus
Pierre.r.charleus@gmail.com
http://haitipolicyforum.blogspot.com/2011/04/should-west-think-before-clapping.htmlthe birth certificate of Haiti http://www.mediamosaique.com/docs/independance.pdf
Wednesday, April 6, 2011
Tuesday, March 8, 2011
Compétence Politique
Compétence Politique
L’histoire d’un peuple, à partir du moment où il possède des institutions démocratiques, est celle d’une succession de choix.” En effet, la plupart des protagonistes du champ politique considèrent le vote comme l’expression d’un choix. Il est considéré comme “l’énonciation d’une opinion politique”. Recevoir des voix lors d’un vote, c’est, pour un homme politique, recevoir un assentiment, une adhésion à un programme. L’équation un citoyen, une voix, une opinion postule que chaque voix a une égale valeur, ce qui permet au délégué nouvellement élu de compter les voix, de se les approprier, de les agréger en un électorat homogène. L’élu ne peut afficher de légitimité proprement politique que si les électeurs ont effectué leur choix en fonction de critères eux aussi politiques. L’enjeu est donc de taille pour les hommes politiques, et c’est, comme le dit D. Gaxie, “à travers (les) luttes pour l’interprétation des résultats et l’authentification du capital électoral que s’effectue la transmutation des décisions de chaque électeur en opinion politique.” Les citoyens sont donc réputés avoir exprimés dans les urnes des choix politiques, reflets de leurs opinions politiques et de leur adhésion à un programme.
C’est l’intérêt de chacun pour la politique qui pousse à se tenir au courant des enjeux et à former son opinion, exprimée notamment lors des votes. L’Etat moderne et les valeurs démocratiques dont il doit être l’expression supposent donc que tous puissent avoir un égal accès à la politique, que tous aient un intérêt égal et universel pour la politique. Les citoyens sont supposés avoir une certaine compétence politique, qui leur permet d’effectuer des choix en connaissance de cause. Daniel Gaxie définit cette compétence comme l’aptitude à opérer une construction politique de l’espace politique. C’est seulement dans un espace construit, à plusieurs dimensions, que des mesures, des actions peuvent prendre sens, que des acteurs peuvent prendre position. La réalité est souvent cependant bien différente: la politique semble lointaine à une grande majorité de la population, qui n’en attend pas grand chose, ou ne la comprend pas, et conclut que “ce n’est pas son affaire”. L’espace politique est autonome, doté de ses propres règles, de son vocabulaire, peuplé de professionnels, c’est à dire d’agents qui vivent pour et de la politique, mais le nombre de personnes qui y participent est restreint. Lorsque le droit de vote était encore soumis à un critère censitaire, les populations admises à voter étaient considérées comme dotées d’une compétence politique, alors que les masses populaires étaient “inintelligentes”. A-t-il suffi d’ouvrir le droit de vote au plus grand nombre pour qu’instantanément, elles s’ouvrent aux enjeux politiques et prennent une part active et éclairée aux débats? Nous étudierons donc dans un premier temps la manière dont ont été accordées au peuple souveraineté et compétence politique, puis dans un deuxième temps les inégalités sociales actuelles face à la compétence politique
________________________________________________
Élection présidentielle: la percée fulgurante des valeurs dans le débat politique
Le deuxième tour de l'élection présidentielle 2011 prend l'allure d'une lutte entre le temporel et le spirituel, d'une bataille entre le libéralisme et le conservatisme, d'une opposition ouverte entre la morale républicaine et le fondamentalisme religieux. Mirlande Manigat et Michel Martelly deux parcours différents, deux conceptions de la valeur en société.
En lieu et place des injures qui ont libre cours sur nos forums et dans les médias nationaux qui se déclarent ouvertement pour ou contre l'un ou l'autre des deux candidats, en attendant d'avoir des programmes des candidats pour un débat sur les vrais enjeux du pays, le forum Haïti-Nation, garantissant l'expression des idées contraires, vous invite à débattre les sujets fondant les valeurs sur lesquelles les deux camps à l'élection présidentielle s'affrontent jusqu'à présent.
L'insuffisance des droits sociaux et culturels peut-elle hypothéquer l'exercice des droits politiques du citoyen? Discutez.
En quoi la morale républicaine se distingue-t-elle de la morale religieuse dans une société démocratique? Discutez.
L'idée qui fonde la démocratie, c'est la vision géniale que Pascal a exprimée de la distinction des ordres : il y a l'ordre du pouvoir, l'ordre de la religion et l'ordre de la science. Le pouvoir doit garantir la liberté de prier et la liberté de penser dans les deux autres ordres. Mais l'homme n'est libre que si on empêche toute interférence entre ces ordres distincts. Qu'en pensez-vous?
La laïcité détermine un espace public à l'intérieur duquel on ne fait pas intervenir la religion par l'autorité du dogme, et un espace intime, familial, où chaque être humain cultive des convictions, une vision du monde, qu'il ne peut imposer aux autres. Qu'en pensez-vous?
Les débats sur fond de morale religieuse qui alimentent le deuxième tour des élections de 2011 sont-il le prélude d'une remise en question de la laïcité et des valeurs républicaines qui fondent l'éthique publique de responsabilité dans notre société bicentenaire? Qu'en pensez-vous?
Guichard Doré
L’histoire d’un peuple, à partir du moment où il possède des institutions démocratiques, est celle d’une succession de choix.” En effet, la plupart des protagonistes du champ politique considèrent le vote comme l’expression d’un choix. Il est considéré comme “l’énonciation d’une opinion politique”. Recevoir des voix lors d’un vote, c’est, pour un homme politique, recevoir un assentiment, une adhésion à un programme. L’équation un citoyen, une voix, une opinion postule que chaque voix a une égale valeur, ce qui permet au délégué nouvellement élu de compter les voix, de se les approprier, de les agréger en un électorat homogène. L’élu ne peut afficher de légitimité proprement politique que si les électeurs ont effectué leur choix en fonction de critères eux aussi politiques. L’enjeu est donc de taille pour les hommes politiques, et c’est, comme le dit D. Gaxie, “à travers (les) luttes pour l’interprétation des résultats et l’authentification du capital électoral que s’effectue la transmutation des décisions de chaque électeur en opinion politique.” Les citoyens sont donc réputés avoir exprimés dans les urnes des choix politiques, reflets de leurs opinions politiques et de leur adhésion à un programme.
C’est l’intérêt de chacun pour la politique qui pousse à se tenir au courant des enjeux et à former son opinion, exprimée notamment lors des votes. L’Etat moderne et les valeurs démocratiques dont il doit être l’expression supposent donc que tous puissent avoir un égal accès à la politique, que tous aient un intérêt égal et universel pour la politique. Les citoyens sont supposés avoir une certaine compétence politique, qui leur permet d’effectuer des choix en connaissance de cause. Daniel Gaxie définit cette compétence comme l’aptitude à opérer une construction politique de l’espace politique. C’est seulement dans un espace construit, à plusieurs dimensions, que des mesures, des actions peuvent prendre sens, que des acteurs peuvent prendre position. La réalité est souvent cependant bien différente: la politique semble lointaine à une grande majorité de la population, qui n’en attend pas grand chose, ou ne la comprend pas, et conclut que “ce n’est pas son affaire”. L’espace politique est autonome, doté de ses propres règles, de son vocabulaire, peuplé de professionnels, c’est à dire d’agents qui vivent pour et de la politique, mais le nombre de personnes qui y participent est restreint. Lorsque le droit de vote était encore soumis à un critère censitaire, les populations admises à voter étaient considérées comme dotées d’une compétence politique, alors que les masses populaires étaient “inintelligentes”. A-t-il suffi d’ouvrir le droit de vote au plus grand nombre pour qu’instantanément, elles s’ouvrent aux enjeux politiques et prennent une part active et éclairée aux débats? Nous étudierons donc dans un premier temps la manière dont ont été accordées au peuple souveraineté et compétence politique, puis dans un deuxième temps les inégalités sociales actuelles face à la compétence politique
________________________________________________
Élection présidentielle: la percée fulgurante des valeurs dans le débat politique
Le deuxième tour de l'élection présidentielle 2011 prend l'allure d'une lutte entre le temporel et le spirituel, d'une bataille entre le libéralisme et le conservatisme, d'une opposition ouverte entre la morale républicaine et le fondamentalisme religieux. Mirlande Manigat et Michel Martelly deux parcours différents, deux conceptions de la valeur en société.
En lieu et place des injures qui ont libre cours sur nos forums et dans les médias nationaux qui se déclarent ouvertement pour ou contre l'un ou l'autre des deux candidats, en attendant d'avoir des programmes des candidats pour un débat sur les vrais enjeux du pays, le forum Haïti-Nation, garantissant l'expression des idées contraires, vous invite à débattre les sujets fondant les valeurs sur lesquelles les deux camps à l'élection présidentielle s'affrontent jusqu'à présent.
L'insuffisance des droits sociaux et culturels peut-elle hypothéquer l'exercice des droits politiques du citoyen? Discutez.
En quoi la morale républicaine se distingue-t-elle de la morale religieuse dans une société démocratique? Discutez.
L'idée qui fonde la démocratie, c'est la vision géniale que Pascal a exprimée de la distinction des ordres : il y a l'ordre du pouvoir, l'ordre de la religion et l'ordre de la science. Le pouvoir doit garantir la liberté de prier et la liberté de penser dans les deux autres ordres. Mais l'homme n'est libre que si on empêche toute interférence entre ces ordres distincts. Qu'en pensez-vous?
La laïcité détermine un espace public à l'intérieur duquel on ne fait pas intervenir la religion par l'autorité du dogme, et un espace intime, familial, où chaque être humain cultive des convictions, une vision du monde, qu'il ne peut imposer aux autres. Qu'en pensez-vous?
Les débats sur fond de morale religieuse qui alimentent le deuxième tour des élections de 2011 sont-il le prélude d'une remise en question de la laïcité et des valeurs républicaines qui fondent l'éthique publique de responsabilité dans notre société bicentenaire? Qu'en pensez-vous?
Guichard Doré
Wednesday, September 29, 2010
My article echoed new announcement from the haitian foreing minister
Following my article on implementing the haitian diaspora on the reconstruction process in Haiti after the Earthquake, The foreign minister has announced this::
Recourir aux cadres de la diaspora pour pallier le manque de ressources humaines en Haïti : l’idée a souvent été évoquée ces dernières années. Elle a pris une nouvelle actualité après le terrible tremblement de terre du 12 janvier, qui a tué plus de 230 000 personnes. Déjà faible avant le séisme, l’Etat haïtien a perdu des milliers de hauts fonctionnaires. Des administrations entières, comme la direction générale des impôts, ont été décimées. La fuite des cerveaux s’est accentuée après la catastrophe. Parmi les survivants, beaucoup de ceux qui en avaient les moyens sont partis à l’étranger.
Afin de “promouvoir le transfert de compétences“, le ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, Edwin Paraison, vient de lancer un “programme de mobilisation de la diaspora“. Toutefois, pour éviter les déconvenues et les frictions du passé, il a préféré démarrer modestement.
Une première phase, financée à hauteur de 500 000 dollars (370 000 euros) par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), doit permettre de tester le projet.
M. Paraison espère obtenir de 5 millions à 10 millions de dollars de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH) pour financer, sur une période de trois ans, l’embauche de 200 à 300 experts haïtiens expatriés aux Etats-Unis, au Canada, en France et en République dominicaine. Ces quatre pays ont été choisis, car ils abritent les plus fortes concentrations de travailleurs qualifiés haïtiens.
“Nous allons commencer par la fonction publique, mais le secteur privé pourra également bénéficier de ce transfert de compétences, explique le ministre. Chaque ministère et organisme autonome devront définir leurs besoins en ressources humaines. Il ne s’agit pas de rapatriement définitif, mais de renforcer les cadres sur place par des transferts de connaissances sur des périodes allant de six mois à un an.”
Le programme est fondé sur le volontariat, “avec des gratifications comparables à ce que reçoivent les cadres haïtiens et des facilités pour le logement et le transport“, selon M. Paraison. Les consulats haïtiens à Montréal, New York et Miami ont déjà reçu des curriculum vitae de personnes intéressées par le programme, notamment de Haïtiens retraités au Canada.
“Nous souhaitons qu’une certaine priorité soit accordée aux cadres de la diaspora par les organisations non gouvernementales et les organisations internationales présentes en Haïti, lorsqu’elles cherchent à recruter, ajoute Edwin Paraison. Ces candidats ont l’avantage de connaître la langue et la culture.”
Comptant près de 4 millions de personnes dans plus d’une vingtaine de pays, la diaspora est le principal bailleur de fonds des quelque 10 millions de Haïtiens de l’île. “Les transferts de fonds de la diaspora atteignent 2 milliards de dollars (1,47 milliard d’euros) par an, plus du quart du produit intérieur brut, beaucoup plus que la coopération internationale“, rappelle le ministre.
L’exclusion de tous les candidats à la présidence venant de la diaspora, à commencer par le chanteur de rap Wyclef Jean, a relancé la polémique sur les droits politiques des expatriés. Le ministre Paraison a publiquement regretté cette exclusion et demandé une réforme de la Constitution pour garantir la double nationalité et “la participation effective des citoyens haïtiens de la diaspora dans la vie politique de leur pays“, comme électeurs et candidats.
Jean-Michel Caroit/Le Monde
Recourir aux cadres de la diaspora pour pallier le manque de ressources humaines en Haïti : l’idée a souvent été évoquée ces dernières années. Elle a pris une nouvelle actualité après le terrible tremblement de terre du 12 janvier, qui a tué plus de 230 000 personnes. Déjà faible avant le séisme, l’Etat haïtien a perdu des milliers de hauts fonctionnaires. Des administrations entières, comme la direction générale des impôts, ont été décimées. La fuite des cerveaux s’est accentuée après la catastrophe. Parmi les survivants, beaucoup de ceux qui en avaient les moyens sont partis à l’étranger.
Afin de “promouvoir le transfert de compétences“, le ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, Edwin Paraison, vient de lancer un “programme de mobilisation de la diaspora“. Toutefois, pour éviter les déconvenues et les frictions du passé, il a préféré démarrer modestement.
Une première phase, financée à hauteur de 500 000 dollars (370 000 euros) par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), doit permettre de tester le projet.
M. Paraison espère obtenir de 5 millions à 10 millions de dollars de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH) pour financer, sur une période de trois ans, l’embauche de 200 à 300 experts haïtiens expatriés aux Etats-Unis, au Canada, en France et en République dominicaine. Ces quatre pays ont été choisis, car ils abritent les plus fortes concentrations de travailleurs qualifiés haïtiens.
“Nous allons commencer par la fonction publique, mais le secteur privé pourra également bénéficier de ce transfert de compétences, explique le ministre. Chaque ministère et organisme autonome devront définir leurs besoins en ressources humaines. Il ne s’agit pas de rapatriement définitif, mais de renforcer les cadres sur place par des transferts de connaissances sur des périodes allant de six mois à un an.”
Le programme est fondé sur le volontariat, “avec des gratifications comparables à ce que reçoivent les cadres haïtiens et des facilités pour le logement et le transport“, selon M. Paraison. Les consulats haïtiens à Montréal, New York et Miami ont déjà reçu des curriculum vitae de personnes intéressées par le programme, notamment de Haïtiens retraités au Canada.
“Nous souhaitons qu’une certaine priorité soit accordée aux cadres de la diaspora par les organisations non gouvernementales et les organisations internationales présentes en Haïti, lorsqu’elles cherchent à recruter, ajoute Edwin Paraison. Ces candidats ont l’avantage de connaître la langue et la culture.”
Comptant près de 4 millions de personnes dans plus d’une vingtaine de pays, la diaspora est le principal bailleur de fonds des quelque 10 millions de Haïtiens de l’île. “Les transferts de fonds de la diaspora atteignent 2 milliards de dollars (1,47 milliard d’euros) par an, plus du quart du produit intérieur brut, beaucoup plus que la coopération internationale“, rappelle le ministre.
L’exclusion de tous les candidats à la présidence venant de la diaspora, à commencer par le chanteur de rap Wyclef Jean, a relancé la polémique sur les droits politiques des expatriés. Le ministre Paraison a publiquement regretté cette exclusion et demandé une réforme de la Constitution pour garantir la double nationalité et “la participation effective des citoyens haïtiens de la diaspora dans la vie politique de leur pays“, comme électeurs et candidats.
Jean-Michel Caroit/Le Monde
Thursday, August 26, 2010
HAITI AND THE INTERNATIONAL SYSTEM: Realities, facts and Perspectives - By: Pierre R Charleus
HAITI AND THE INTERNATIONAL SYSTEM: Realities, facts and Perspectives - By: Pierre R Charleus
On January 12th 2010 Haiti, the poorest country in the western hemisphere, was struck by an earthquake of magnitude 7.0.The damage was devastating. More than 500,000 people were killed and an estimated 300,000 others injured. The unfortunate event has also caused 105,000 homes completely destroyed, more than 208,000 damaged, while 1.3 million people have left the capital, Port au Prince (mostly shattered) to seek shelter elsewhere. According to the Haitian authorities, the total value of the damages and losses are estimated to 7.9 billion US dollars, an equivalent to 120 per cent of Haiti's 2009 GDP according to economists. Since being sovereign from French slavery, this earthquake was the worst disaster in two centuries of this Island. That day, the struggle was watched live on television as the catastrophe continued to unfold. Women and children trapped under rubbles, adults searching for relatives, no electricity. Husbands and wives crying for help, communications systems down. Resiliently, neighbors helping each other, digging out of the rubbles without any sufficient tools, in search of possible survivors. The government officials, including the health care professionals have been trapped with no adequate emergency materials to treat the victims in critical medical condition. At that point, it was clear to the world that the Haitian authorities and the victims were overwhelmed by the scale of the unprecedented episodes, to which also they were incapable to respond immediately. As the international community has started to rush assistances to Haiti in the aftermath of the tragedy, one of my co-workers approached me arguing that, despite the generosity and compassion of the international community vis a vis this country, It [Haiti] will remain the same afterwards. Without a bit of hesitation, I quickly rejected that invalid assertion and also explained objectively that the failures of the international community, towards this nation, are mostly caused by the channels using to attain their end goal.
Therefore, I do strongly believe however other mechanisms should be introduced in perspective to facilitate any eventual stabilization of the political and economical realm of this county in order to prevent future cataclysms.
In that respect, I frame my argument within the core values of Interdependency paradigm through which the international community can use their economic tools in convergence with their instrumentalist institutions such as IMF, World Bank to accomplish durable solutions un Haiti. In fact, as the world has become more integrative, cooperative and less polarizing, relations between nation-states are taking a sharp turn towards inclusiveness.
Although, The International system is no longer viewed as anarchic as proponents of realism theoretical described it where balance of power through military capacities is relevant for security concerns but therefore, depends “on economic liberty, on a sense of hope and possibility at home and abroad”, according to James Traub a preeminent thinker and writer in foreign affairs for the New York Times1. In that regard, Mr. Traub proposes to emphasis a geo-strategic plan that can eliminate potential risks in a specific state and avoid its neighbors being affected directly. In that case, he concludes that “any social, natural and economic destabilization from a nation is a treat to its neighbors”. Over the recent years, Haiti has been shaped by many events that always force either a flow of refugees fleeing the country for political persecutions or seeking economical stabilities in Canada, United States or Dominican Republic. In respect to the current situation in Haiti, we can conclude that Mr. Straub’s conclusion expresses a clear mandate to the developed states to engage in direct and constructive efforts to facilitate failed neighboring states to gain sustainable economic development and political stability.
To implement that objective, cooperation through international institutions constitutes the preferable alternatives.
This venue, greatly explored by Robert Keohane and Joseph Nye in their theory of complex interdependence, outlines key points to consider in facilitating bold changes in democracy, human rights and good governance within a failed Nation2. Through instrumentalist Institutions, NGO’s including the civil actors as well,the international community can concentrate their constructive efforts to shape the internal system of Haiti in order to facilitate a continuing development.
To be attained, they would have to engage a convergent process to reinforce its national administrations, establish a progressive and democratic society and also promote an open economic development with of course a disengagement of a corrupted regime.
According to the latest report of the Canadian for International Development Agency (CIDA),3 Haiti is the second country, after Afghanistan that has received more financial support from Canada. However, because of the absence of a sustainable regime and good governance, the “development of that underdeveloped” country, to repeat the expression of Andre Gunter Frank, 4 remains an unachievable task. In the aftermath of the deadly Earthquake, precisely March 31st, the International Community in an emergency meeting at the United Nations, with members such as France, Canada, United States and other international partners have pledged $5.3 billion U.S. dollars for the next two years and $9.9 billion in total for the next three years and beyond to support effort to reconstruct Haiti.
The reconstruction process should be implemented within the core value of the theoretical Interdependence paradigm for numerous factors. First of all, Haiti’s circumstances after the earthquake are similar to conditions of many devastated nations-states after World War l in 1914.To Harmonize Europe then, idealist like US President Woodrow Wilson proposed the creation of today’s United Nations. The League of Nations then, was created with the main objective to help facilitate relation nation-states through collaboration at different levels.
Second, since Haiti is part of the international system, its anarchism and recurrent degradation constitute a gigantic regional and inter-regional threat. Therefore, as Keohane and Nye mentioned, the International Community involvement must be considered to help alleviate its development not “in spite of self interest, but because of self interest:”
However, the achievement of any subsequent plan to create economic stability and social development by any foreign institutions could be facing many obstacles masterminded by proponents of dependency theorists on the ground.
In fact, these neo-Marxists with a nationalist umbrella (faux nationalist) 5often argued that Haiti has never been poor but became impoverished.
That impoverishment has been done in two different levels according to Haitian Neo-Marxist. First, they underlined slavery under which the colonialist exploiter France has occupied the Island in the 17th Century. Second, the incorporation into the world economy through the structuralism /globalization by expansionist “first-world” powers constitute another main reason behind Haiti malignant misery argue Haitian’s neo-marxist. In that regard, Haitian faux nationalist neo-marxist, consider the capitalism and its infusion into the national economy and investment as a form of neo colonialism and rejects its implementation vehemently. In the meantime, political leaders and activists occasionally hijacked the grassroots’ unawareness which they also use to orchestrate their political campaign against what they called capitalist-imperialism in order to meet their political will.
A tangible reference is dated to 1990 when Haiti has experienced its first democratic election supervised then by the United Nations.
Through this election emerged a former priest to the highest office. At that time, former President Jean Bertrand Aristide has campaigned fervently against imperialism.
However, when being ousted by a military coup, he has primarily chosen to take refuge in the United States, which has felicitated also his return to power through a coalition force hugely composed of the United States and Canada in 19946.
To summarize, we can conclude that any qualitative plan to modernize the country after the catastrophic earthquake, would not be an easy assignment for the International Community. Internal political leaders through their usual hypocritical attitudes toward their own citizens will continue to regard International institutions such as IMF, IBRD as modern “tools of imperialism”. Clearly, nevertheless, “the faux nationalists “must not forget that 11 days prior to the earthquake, Haiti has just celebrated its 204 years of being an independent nation. Despite being a free nation, the trend of quality life and economic deprivation never stop digressing.
For example, Haiti has the highest rate than in other countries in the region in maternal and infant mortality, and less than half of its population has access to a decent health care has reported the world Health organization.7
Moreover, less than half of the citizens have access to drinking water, while 30% of children are suffering from chronic malnutrition and 40% of households are living in food insecurity. These data gathered by the WHO prior to the earthquake constitute valid premises to conclude there is an immense threat. That menace also requires an immediate attention in deterrence of any plausible catastrophe in the future with regional consequences. To succeed, the International Community will also depend tremendously in using internal experts who understand the complexities on the grounds. Those professionals with Haitian background, and western education, are scattered across the globe and formed the so-called Haitian Diaspora. Their inclusion into the process will facilitate the path of the development with a rapid growth and sustainability of the country for its future generation.
The alliance of democracy and development needs “not new members but also a new purpose”, stated political pundits. This alliance can no longer be just a protective arm of one around the other ones’ shoulder, it also has to be a way for both to work together to construct a strong international system.
Pierre R.Charleus
York University,Canada.
Pierre.r.charleus@gmail.com
Foot notes 1-James Traub (The Freedom Agenda: Why America Must Spread Democracy (Just Not the Way George Bush Did 2- 1977). Power and Interdependence: World Politics in Transition 3- www.cida.gc.ca key word Haiti-CIDA -funded projects (http://www.acdicida.gc.ca/cidaweb/cpo.nsf/fWebCSAZEn?ReadForm&idx=00&CC=HT) 4-Andre Gunter Frank (The Development of Underdevelopment, 1966, MRP) 5-Faux nationalist (My personal view of Haitian politicians. The Political argument always based on nationalism while most of them carry a double nationality) 6 In 1986 Baby doc Jean C.Duvalier has left Haiti after violent protests ending a 30yrs ruling between himself and his father Papa Doc. 7 Health: A right for all, the challenge of Haiti. Report published by W.H.O in 2002.
On January 12th 2010 Haiti, the poorest country in the western hemisphere, was struck by an earthquake of magnitude 7.0.The damage was devastating. More than 500,000 people were killed and an estimated 300,000 others injured. The unfortunate event has also caused 105,000 homes completely destroyed, more than 208,000 damaged, while 1.3 million people have left the capital, Port au Prince (mostly shattered) to seek shelter elsewhere. According to the Haitian authorities, the total value of the damages and losses are estimated to 7.9 billion US dollars, an equivalent to 120 per cent of Haiti's 2009 GDP according to economists. Since being sovereign from French slavery, this earthquake was the worst disaster in two centuries of this Island. That day, the struggle was watched live on television as the catastrophe continued to unfold. Women and children trapped under rubbles, adults searching for relatives, no electricity. Husbands and wives crying for help, communications systems down. Resiliently, neighbors helping each other, digging out of the rubbles without any sufficient tools, in search of possible survivors. The government officials, including the health care professionals have been trapped with no adequate emergency materials to treat the victims in critical medical condition. At that point, it was clear to the world that the Haitian authorities and the victims were overwhelmed by the scale of the unprecedented episodes, to which also they were incapable to respond immediately. As the international community has started to rush assistances to Haiti in the aftermath of the tragedy, one of my co-workers approached me arguing that, despite the generosity and compassion of the international community vis a vis this country, It [Haiti] will remain the same afterwards. Without a bit of hesitation, I quickly rejected that invalid assertion and also explained objectively that the failures of the international community, towards this nation, are mostly caused by the channels using to attain their end goal.
Therefore, I do strongly believe however other mechanisms should be introduced in perspective to facilitate any eventual stabilization of the political and economical realm of this county in order to prevent future cataclysms.
In that respect, I frame my argument within the core values of Interdependency paradigm through which the international community can use their economic tools in convergence with their instrumentalist institutions such as IMF, World Bank to accomplish durable solutions un Haiti. In fact, as the world has become more integrative, cooperative and less polarizing, relations between nation-states are taking a sharp turn towards inclusiveness.
Although, The International system is no longer viewed as anarchic as proponents of realism theoretical described it where balance of power through military capacities is relevant for security concerns but therefore, depends “on economic liberty, on a sense of hope and possibility at home and abroad”, according to James Traub a preeminent thinker and writer in foreign affairs for the New York Times1. In that regard, Mr. Traub proposes to emphasis a geo-strategic plan that can eliminate potential risks in a specific state and avoid its neighbors being affected directly. In that case, he concludes that “any social, natural and economic destabilization from a nation is a treat to its neighbors”. Over the recent years, Haiti has been shaped by many events that always force either a flow of refugees fleeing the country for political persecutions or seeking economical stabilities in Canada, United States or Dominican Republic. In respect to the current situation in Haiti, we can conclude that Mr. Straub’s conclusion expresses a clear mandate to the developed states to engage in direct and constructive efforts to facilitate failed neighboring states to gain sustainable economic development and political stability.
To implement that objective, cooperation through international institutions constitutes the preferable alternatives.
This venue, greatly explored by Robert Keohane and Joseph Nye in their theory of complex interdependence, outlines key points to consider in facilitating bold changes in democracy, human rights and good governance within a failed Nation2. Through instrumentalist Institutions, NGO’s including the civil actors as well,the international community can concentrate their constructive efforts to shape the internal system of Haiti in order to facilitate a continuing development.
To be attained, they would have to engage a convergent process to reinforce its national administrations, establish a progressive and democratic society and also promote an open economic development with of course a disengagement of a corrupted regime.
According to the latest report of the Canadian for International Development Agency (CIDA),3 Haiti is the second country, after Afghanistan that has received more financial support from Canada. However, because of the absence of a sustainable regime and good governance, the “development of that underdeveloped” country, to repeat the expression of Andre Gunter Frank, 4 remains an unachievable task. In the aftermath of the deadly Earthquake, precisely March 31st, the International Community in an emergency meeting at the United Nations, with members such as France, Canada, United States and other international partners have pledged $5.3 billion U.S. dollars for the next two years and $9.9 billion in total for the next three years and beyond to support effort to reconstruct Haiti.
The reconstruction process should be implemented within the core value of the theoretical Interdependence paradigm for numerous factors. First of all, Haiti’s circumstances after the earthquake are similar to conditions of many devastated nations-states after World War l in 1914.To Harmonize Europe then, idealist like US President Woodrow Wilson proposed the creation of today’s United Nations. The League of Nations then, was created with the main objective to help facilitate relation nation-states through collaboration at different levels.
Second, since Haiti is part of the international system, its anarchism and recurrent degradation constitute a gigantic regional and inter-regional threat. Therefore, as Keohane and Nye mentioned, the International Community involvement must be considered to help alleviate its development not “in spite of self interest, but because of self interest:”
However, the achievement of any subsequent plan to create economic stability and social development by any foreign institutions could be facing many obstacles masterminded by proponents of dependency theorists on the ground.
In fact, these neo-Marxists with a nationalist umbrella (faux nationalist) 5often argued that Haiti has never been poor but became impoverished.
That impoverishment has been done in two different levels according to Haitian Neo-Marxist. First, they underlined slavery under which the colonialist exploiter France has occupied the Island in the 17th Century. Second, the incorporation into the world economy through the structuralism /globalization by expansionist “first-world” powers constitute another main reason behind Haiti malignant misery argue Haitian’s neo-marxist. In that regard, Haitian faux nationalist neo-marxist, consider the capitalism and its infusion into the national economy and investment as a form of neo colonialism and rejects its implementation vehemently. In the meantime, political leaders and activists occasionally hijacked the grassroots’ unawareness which they also use to orchestrate their political campaign against what they called capitalist-imperialism in order to meet their political will.
A tangible reference is dated to 1990 when Haiti has experienced its first democratic election supervised then by the United Nations.
Through this election emerged a former priest to the highest office. At that time, former President Jean Bertrand Aristide has campaigned fervently against imperialism.
However, when being ousted by a military coup, he has primarily chosen to take refuge in the United States, which has felicitated also his return to power through a coalition force hugely composed of the United States and Canada in 19946.
To summarize, we can conclude that any qualitative plan to modernize the country after the catastrophic earthquake, would not be an easy assignment for the International Community. Internal political leaders through their usual hypocritical attitudes toward their own citizens will continue to regard International institutions such as IMF, IBRD as modern “tools of imperialism”. Clearly, nevertheless, “the faux nationalists “must not forget that 11 days prior to the earthquake, Haiti has just celebrated its 204 years of being an independent nation. Despite being a free nation, the trend of quality life and economic deprivation never stop digressing.
For example, Haiti has the highest rate than in other countries in the region in maternal and infant mortality, and less than half of its population has access to a decent health care has reported the world Health organization.7
Moreover, less than half of the citizens have access to drinking water, while 30% of children are suffering from chronic malnutrition and 40% of households are living in food insecurity. These data gathered by the WHO prior to the earthquake constitute valid premises to conclude there is an immense threat. That menace also requires an immediate attention in deterrence of any plausible catastrophe in the future with regional consequences. To succeed, the International Community will also depend tremendously in using internal experts who understand the complexities on the grounds. Those professionals with Haitian background, and western education, are scattered across the globe and formed the so-called Haitian Diaspora. Their inclusion into the process will facilitate the path of the development with a rapid growth and sustainability of the country for its future generation.
The alliance of democracy and development needs “not new members but also a new purpose”, stated political pundits. This alliance can no longer be just a protective arm of one around the other ones’ shoulder, it also has to be a way for both to work together to construct a strong international system.
Pierre R.Charleus
York University,Canada.
Pierre.r.charleus@gmail.com
Foot notes 1-James Traub (The Freedom Agenda: Why America Must Spread Democracy (Just Not the Way George Bush Did 2- 1977). Power and Interdependence: World Politics in Transition 3- www.cida.gc.ca key word Haiti-CIDA -funded projects (http://www.acdicida.gc.ca/cidaweb/cpo.nsf/fWebCSAZEn?ReadForm&idx=00&CC=HT) 4-Andre Gunter Frank (The Development of Underdevelopment, 1966, MRP) 5-Faux nationalist (My personal view of Haitian politicians. The Political argument always based on nationalism while most of them carry a double nationality) 6 In 1986 Baby doc Jean C.Duvalier has left Haiti after violent protests ending a 30yrs ruling between himself and his father Papa Doc. 7 Health: A right for all, the challenge of Haiti. Report published by W.H.O in 2002.
Sunday, July 18, 2010
In the aftermath of the earthquake in haiti
6 months after the Earthquake:The International community promised 5.9billions us to support efforts for recontruction in Haiti.Only 3 countries partially donated.Take the pole:How do you assess the situation on the ground in Haiti.Please response
Friday, April 23, 2010
Monday, March 1, 2010
Déconcentration et décentralisation: Quels choix et quel calendrier?
Déconcentration et décentralisation: Quels choix et quel calendrier?
Le séisme du 12 janvier 2010 a eu le mérite de réveiller les haïtiens et les faire réaliser le piège de concentrer toutes les activités politiques, économiques, sociales et culturelles dans la République de Port-au-Prince et de pratiquer la négation absurde des régions du pays. D’un coup, il devient vertueux de parler, discourir et discuter de déconcentration de Port-au-Prince et de décentralisation. Le Président Préval, le pilote, celui qui tient le maillet du capitaine, vient de découvrir, comme « Monsieur tout le monde » les vertus de la décentralisation, alors qu’à deux reprises dans l’histoire, sur deux mandats totalisant près de 10 ans, il avait la possibilité de poser des jalons importants, d’avancer dans cet agenda de façon irréversible, voire de faire une révolution tranquille dans ce domaine. Notre Président en parle comme s’il était étranger aux décisions, alors qu’il faisait les décisions. Quelle hypocrisie ! Même si nous devons reconnaître la responsabilité du régime des Duvalier dans le renforcement du processus de marginalisation des régions du pays depuis l’indépendance, il est indéniable que l’action des différents régimes d’après 1986, dont plus de 15 ans de démagogie Lavalas, n’a fait qu’accélérer ce processus qui a accouché d’un pays atteint d’hyper-macrocéphalie.
La déconcentration était possible, mais les impostures ont la vie dure en Haïti
Pourtant, les décisions pouvaient se faire rapidement en matière de déconcentration de Port-au-Prince, notamment des services publics vers les régions, mais la mauvaise gouvernance et la démission des dirigeants n’ont pas été propices, au cours des 25 dernières années, à une telle action. A des fins de clarification, la déconcentration est « un système d’organisation des structures de l’État dans lequel certains pouvoirs de décision sont sonnés aux agents du pouvoir central répartis sur le territoire » (Larousse 2009). A ce propos, il ne s’agit pas encore de transfert de pouvoir ou de compétences vers les régions (domaine de la décentralisation), mais de meilleur déploiement de l’action du pouvoir central vers les collectivités via ses propres agences ou directions dans les départements et/ou les communes (par exemple, une direction départementale), dans la perspective d’amélioration de la gouvernance, ainsi que de la couverture et de la desserte des services publics.
Les directions départementales de nos Ministères n’existent que de nom et sont de véritables coquilles vides, alors que les autorités sont démissionnaires. Pourtant, à de multiples occasions le secteur privé, la société civile et divers secteurs de la vie nationale, tant à Port-au-Prince qu’en provenance des collectivités territoriales, ont appelé, au cours des vingt-cinq dernières années, à une déconcentration dans des domaines où la demande sociale était forte, et où l’on pouvait éliminer les irritants et avoir des avancées rapides, comme la livraison dans les chefs –lieux de départements de services publics tels que : extraits d’archives, passeports, permis de conduire, enregistrement de la création de société, etc…
Le processus de décentralisation n’a jamais bénéficié d’une volonté politique réelle
Dans la même veine, l’on aurait pu être plus proactif et responsable, et avancer, depuis la promulgation de la Constitution de 1987, sur l’agenda de la décentralisation, « système d’organisation des structures administratives de l’État qui accorde (transfère) des pouvoirs de décision et de gestion aux collectivités locales » (Larousse 2009). A ce chapitre, plus de 20 ans après la Constitution de 1987, le Pouvoir Législatif a rivalisé et continue de rivaliser d’inertie et d’irresponsabilité avec l’Exécutif, puisque le processus est resté au point mort et les mécanismes prévus par la Loi-mère n’ont jamais été mis en place. Si on avait mis le pied à l’étrier, si on avait avancé depuis tout ce temps avec l’agenda de la décentralisation, on en serait aujourd’hui au stade d’analyse et d’évaluation ; on aurait alors un champ d’investigation très riche, une véritable manne pour nos étudiants de maîtrise pour la production de mémoire.
Alors qu’au niveau politico-administratif rien n’a bougé, les Gouvernements n’ont pas non plus articulé ni mis en œuvre de politique de développement d’activités économiques régionales, avec comme résultat que les potentialités territoriales n’ont jamais été activées, ni les bassins d’emplois.
La tragédie du 12 janvier 2010 nous a surpris dans cette mauvaise posture, avec comme conséquence que nous avons maintenant un pays fermé, qui est en train de perdre près de 60% de son Produit Intérieur Brut (PIB), au cours de ces deux derniers mois, simplement parce que la grosse tête Port-au-Prince est frappée et comptée K.O.
La déconcentration et la décentralisation vues comme des processus
En vue d’inverser la situation, les dirigeants haïtiens doivent cesser les palabres démagogiques et prendre vigoureusement des actions concrètes. Et le plus tôt sera le mieux ! A ce propos, au niveau de la méthode, nous sommes condamnés à agir et à réfléchir en même temps (Action => Réflexion => Correction => Action..). L’on doit agir sur le système hyper centralisé actuel dans le sens d’une plus grande déconcentration, en même temps que l’on cherche des moyens de transférer certaines compétences simples aux collectivités locales (décentralisation), avec des ressources en conséquence. L’on accumule ainsi des données sur l’expérience, l’on évalue, l’on corrige, et par itérations successives, l’on avance. C’est ce qu’on appelle méthode essai-erreur, une méthodologie de recherche-action.
En fait, il s’agit de considérer la déconcentration et la décentralisation comme des processus, non mutuellement exclusifs mais complémentaires, avec des étapes bien identifiées, et de commencer rapidement en mettant le pied à l’étrier pour finir par monter le cheval et se mettre en route (quant bien même on est tout croche sur le cheval, on finira par se dresser). Nous n’avons pas à choisir entre la déconcentration et la décentralisation, et devons agir et avancer sur les deux tableaux à la fois.
Quel calendrier ?
Mon inquiétude, c’est de voir, les premiers moments de stupeur, créés par le séisme du 12 janvier 2010, passés, nos dirigeants revenir à leurs bonnes vieilles habitudes, être incapables de faire preuve de vision, de s’élever à la hauteur du défi de construire le pays avec des regards neufs, et retomber dans leur irresponsabilité, dans un pays où nous n’avons aucun sens des échéances, alors que la demande nationale pour plus de déconcentration et de décentralisation est forte.
Avec un œil sur le budget 2010 – 2011, l’Exécutif devrait normalement commencer à prendre des mesures en matière de déconcentration de certaines fonctions et activités, de façon à les traduire ou codifier dans le budget de l’année prochaine commençant en octobre 2010. C’est le temps également pour l’Exécutif et les Commissions du Parlement de commencer à plancher sur les compétences à transférer progressivement aux collectivités, en ayant en tête que le processus de décentralisation s’implantera sur le long terme et qu’il convient de mettre en place dès maintenant les mécanismes de contrôle des pouvoirs locaux. Ensuite, il faut comprendre que l’on ne décentralise pas une fois pour toutes. C’est le premier pas qui compte et qui permettra d’enclencher l’expérience haïtienne en la matière, toujours selon la méthode Essai-erreur.
C’est le mieux que le Gouvernement actuel peut faire. A ce propos, mon vœu le plus cher est que la campagne électorale de fin 2010 soit l’occasion par excellence pour les hommes politiques de venir exposer et expliquer à la population haïtienne leur vision de la nouvelle Haïti. Si ces élections générales sont libres, nous espérons alors que notre nation ait la possibilité de faire émerger un leadership visionnaire et progressiste qui place la promotion du développement intégral de l’homme haïtien (où qu’il se trouve sur le territoire national) au cœur de ses préoccupations.
Quelles compétences, quels pouvoirs commencer à transférer, ou fonctions à déconcentrer ?
En matière de décentralisation, il convient de prévoir plusieurs phases, et nous en avons pour au moins 25 ans, à pas de course, avant de commencer vraiment à inverser le modèle insensé de la République de Port-au-Prince. A titre indicatif l’on pourrait commencer, au cours d’une première phase, à transférer les pouvoirs aux collectivités dans les domaines suivants :
· Jeunesse, sport, loisirs et action civique ;
· Protection civile et gestion des désastres ;
· Travaux publics : entretien de portions des routes nationales traversant un département donné, de routes secondaires et tertiaires du département ;
· Agriculture : construction et entretien de canaux d’irrigation ;
· Environnement : reboisement, aménagement de bassins versants ;
· Eau potable et assainissement.
En matière de déconcentration, outre les domaines cités précédemment, le crédit agricole, le financement des petites et moyennes entreprises, la formation professionnelle et les initiatives en matière d’emploi doivent faire l’objet d’une grande déconcentration du centre vers les régions.
Ressources nécessaires
Le transfert de certains pouvoirs signifie que le pouvoir central doit transférer de l’argent aux collectivités. A cet effet, une réforme du système budgétaire national est nécessaire en vue : i) de changer le fait que 95% du budget national de fonctionnement de l’État haïtien est dépensé à Port-au-Prince ; ii) d’en favoriser une répartition plus juste (ça pourrait être 25% du budget de fonctionnement au pouvoir central – 75% aux départements), par un système de péréquation permettant aux départements plus faibles de pouvoir mobiliser des ressources financières pour leur fonctionnement ; iii) d’établir un budget d’investissement en fonction des potentialités régionales.
Quant aux ressources humaines, un régime d’incitation peut favoriser leur installation en région. En outre la dynamique de développement et le foisonnement économique régional a comme principal effet d’attirer les compétences.
Port-au-Prince, le 24 février 2010.
Daniel Altiné
Le séisme du 12 janvier 2010 a eu le mérite de réveiller les haïtiens et les faire réaliser le piège de concentrer toutes les activités politiques, économiques, sociales et culturelles dans la République de Port-au-Prince et de pratiquer la négation absurde des régions du pays. D’un coup, il devient vertueux de parler, discourir et discuter de déconcentration de Port-au-Prince et de décentralisation. Le Président Préval, le pilote, celui qui tient le maillet du capitaine, vient de découvrir, comme « Monsieur tout le monde » les vertus de la décentralisation, alors qu’à deux reprises dans l’histoire, sur deux mandats totalisant près de 10 ans, il avait la possibilité de poser des jalons importants, d’avancer dans cet agenda de façon irréversible, voire de faire une révolution tranquille dans ce domaine. Notre Président en parle comme s’il était étranger aux décisions, alors qu’il faisait les décisions. Quelle hypocrisie ! Même si nous devons reconnaître la responsabilité du régime des Duvalier dans le renforcement du processus de marginalisation des régions du pays depuis l’indépendance, il est indéniable que l’action des différents régimes d’après 1986, dont plus de 15 ans de démagogie Lavalas, n’a fait qu’accélérer ce processus qui a accouché d’un pays atteint d’hyper-macrocéphalie.
La déconcentration était possible, mais les impostures ont la vie dure en Haïti
Pourtant, les décisions pouvaient se faire rapidement en matière de déconcentration de Port-au-Prince, notamment des services publics vers les régions, mais la mauvaise gouvernance et la démission des dirigeants n’ont pas été propices, au cours des 25 dernières années, à une telle action. A des fins de clarification, la déconcentration est « un système d’organisation des structures de l’État dans lequel certains pouvoirs de décision sont sonnés aux agents du pouvoir central répartis sur le territoire » (Larousse 2009). A ce propos, il ne s’agit pas encore de transfert de pouvoir ou de compétences vers les régions (domaine de la décentralisation), mais de meilleur déploiement de l’action du pouvoir central vers les collectivités via ses propres agences ou directions dans les départements et/ou les communes (par exemple, une direction départementale), dans la perspective d’amélioration de la gouvernance, ainsi que de la couverture et de la desserte des services publics.
Les directions départementales de nos Ministères n’existent que de nom et sont de véritables coquilles vides, alors que les autorités sont démissionnaires. Pourtant, à de multiples occasions le secteur privé, la société civile et divers secteurs de la vie nationale, tant à Port-au-Prince qu’en provenance des collectivités territoriales, ont appelé, au cours des vingt-cinq dernières années, à une déconcentration dans des domaines où la demande sociale était forte, et où l’on pouvait éliminer les irritants et avoir des avancées rapides, comme la livraison dans les chefs –lieux de départements de services publics tels que : extraits d’archives, passeports, permis de conduire, enregistrement de la création de société, etc…
Le processus de décentralisation n’a jamais bénéficié d’une volonté politique réelle
Dans la même veine, l’on aurait pu être plus proactif et responsable, et avancer, depuis la promulgation de la Constitution de 1987, sur l’agenda de la décentralisation, « système d’organisation des structures administratives de l’État qui accorde (transfère) des pouvoirs de décision et de gestion aux collectivités locales » (Larousse 2009). A ce chapitre, plus de 20 ans après la Constitution de 1987, le Pouvoir Législatif a rivalisé et continue de rivaliser d’inertie et d’irresponsabilité avec l’Exécutif, puisque le processus est resté au point mort et les mécanismes prévus par la Loi-mère n’ont jamais été mis en place. Si on avait mis le pied à l’étrier, si on avait avancé depuis tout ce temps avec l’agenda de la décentralisation, on en serait aujourd’hui au stade d’analyse et d’évaluation ; on aurait alors un champ d’investigation très riche, une véritable manne pour nos étudiants de maîtrise pour la production de mémoire.
Alors qu’au niveau politico-administratif rien n’a bougé, les Gouvernements n’ont pas non plus articulé ni mis en œuvre de politique de développement d’activités économiques régionales, avec comme résultat que les potentialités territoriales n’ont jamais été activées, ni les bassins d’emplois.
La tragédie du 12 janvier 2010 nous a surpris dans cette mauvaise posture, avec comme conséquence que nous avons maintenant un pays fermé, qui est en train de perdre près de 60% de son Produit Intérieur Brut (PIB), au cours de ces deux derniers mois, simplement parce que la grosse tête Port-au-Prince est frappée et comptée K.O.
La déconcentration et la décentralisation vues comme des processus
En vue d’inverser la situation, les dirigeants haïtiens doivent cesser les palabres démagogiques et prendre vigoureusement des actions concrètes. Et le plus tôt sera le mieux ! A ce propos, au niveau de la méthode, nous sommes condamnés à agir et à réfléchir en même temps (Action => Réflexion => Correction => Action..). L’on doit agir sur le système hyper centralisé actuel dans le sens d’une plus grande déconcentration, en même temps que l’on cherche des moyens de transférer certaines compétences simples aux collectivités locales (décentralisation), avec des ressources en conséquence. L’on accumule ainsi des données sur l’expérience, l’on évalue, l’on corrige, et par itérations successives, l’on avance. C’est ce qu’on appelle méthode essai-erreur, une méthodologie de recherche-action.
En fait, il s’agit de considérer la déconcentration et la décentralisation comme des processus, non mutuellement exclusifs mais complémentaires, avec des étapes bien identifiées, et de commencer rapidement en mettant le pied à l’étrier pour finir par monter le cheval et se mettre en route (quant bien même on est tout croche sur le cheval, on finira par se dresser). Nous n’avons pas à choisir entre la déconcentration et la décentralisation, et devons agir et avancer sur les deux tableaux à la fois.
Quel calendrier ?
Mon inquiétude, c’est de voir, les premiers moments de stupeur, créés par le séisme du 12 janvier 2010, passés, nos dirigeants revenir à leurs bonnes vieilles habitudes, être incapables de faire preuve de vision, de s’élever à la hauteur du défi de construire le pays avec des regards neufs, et retomber dans leur irresponsabilité, dans un pays où nous n’avons aucun sens des échéances, alors que la demande nationale pour plus de déconcentration et de décentralisation est forte.
Avec un œil sur le budget 2010 – 2011, l’Exécutif devrait normalement commencer à prendre des mesures en matière de déconcentration de certaines fonctions et activités, de façon à les traduire ou codifier dans le budget de l’année prochaine commençant en octobre 2010. C’est le temps également pour l’Exécutif et les Commissions du Parlement de commencer à plancher sur les compétences à transférer progressivement aux collectivités, en ayant en tête que le processus de décentralisation s’implantera sur le long terme et qu’il convient de mettre en place dès maintenant les mécanismes de contrôle des pouvoirs locaux. Ensuite, il faut comprendre que l’on ne décentralise pas une fois pour toutes. C’est le premier pas qui compte et qui permettra d’enclencher l’expérience haïtienne en la matière, toujours selon la méthode Essai-erreur.
C’est le mieux que le Gouvernement actuel peut faire. A ce propos, mon vœu le plus cher est que la campagne électorale de fin 2010 soit l’occasion par excellence pour les hommes politiques de venir exposer et expliquer à la population haïtienne leur vision de la nouvelle Haïti. Si ces élections générales sont libres, nous espérons alors que notre nation ait la possibilité de faire émerger un leadership visionnaire et progressiste qui place la promotion du développement intégral de l’homme haïtien (où qu’il se trouve sur le territoire national) au cœur de ses préoccupations.
Quelles compétences, quels pouvoirs commencer à transférer, ou fonctions à déconcentrer ?
En matière de décentralisation, il convient de prévoir plusieurs phases, et nous en avons pour au moins 25 ans, à pas de course, avant de commencer vraiment à inverser le modèle insensé de la République de Port-au-Prince. A titre indicatif l’on pourrait commencer, au cours d’une première phase, à transférer les pouvoirs aux collectivités dans les domaines suivants :
· Jeunesse, sport, loisirs et action civique ;
· Protection civile et gestion des désastres ;
· Travaux publics : entretien de portions des routes nationales traversant un département donné, de routes secondaires et tertiaires du département ;
· Agriculture : construction et entretien de canaux d’irrigation ;
· Environnement : reboisement, aménagement de bassins versants ;
· Eau potable et assainissement.
En matière de déconcentration, outre les domaines cités précédemment, le crédit agricole, le financement des petites et moyennes entreprises, la formation professionnelle et les initiatives en matière d’emploi doivent faire l’objet d’une grande déconcentration du centre vers les régions.
Ressources nécessaires
Le transfert de certains pouvoirs signifie que le pouvoir central doit transférer de l’argent aux collectivités. A cet effet, une réforme du système budgétaire national est nécessaire en vue : i) de changer le fait que 95% du budget national de fonctionnement de l’État haïtien est dépensé à Port-au-Prince ; ii) d’en favoriser une répartition plus juste (ça pourrait être 25% du budget de fonctionnement au pouvoir central – 75% aux départements), par un système de péréquation permettant aux départements plus faibles de pouvoir mobiliser des ressources financières pour leur fonctionnement ; iii) d’établir un budget d’investissement en fonction des potentialités régionales.
Quant aux ressources humaines, un régime d’incitation peut favoriser leur installation en région. En outre la dynamique de développement et le foisonnement économique régional a comme principal effet d’attirer les compétences.
Port-au-Prince, le 24 février 2010.
Daniel Altiné
Subscribe to:
Posts (Atom)