http://haitipolicyforum.blogspot.com/2011/04/should-west-think-before-clapping.htmlthe birth certificate of Haiti http://www.mediamosaique.com/docs/independance.pdf
Sunday, July 18, 2010
In the aftermath of the earthquake in haiti
6 months after the Earthquake:The International community promised 5.9billions us to support efforts for recontruction in Haiti.Only 3 countries partially donated.Take the pole:How do you assess the situation on the ground in Haiti.Please response
Friday, April 23, 2010
Monday, March 1, 2010
Déconcentration et décentralisation: Quels choix et quel calendrier?
Déconcentration et décentralisation: Quels choix et quel calendrier?
Le séisme du 12 janvier 2010 a eu le mérite de réveiller les haïtiens et les faire réaliser le piège de concentrer toutes les activités politiques, économiques, sociales et culturelles dans la République de Port-au-Prince et de pratiquer la négation absurde des régions du pays. D’un coup, il devient vertueux de parler, discourir et discuter de déconcentration de Port-au-Prince et de décentralisation. Le Président Préval, le pilote, celui qui tient le maillet du capitaine, vient de découvrir, comme « Monsieur tout le monde » les vertus de la décentralisation, alors qu’à deux reprises dans l’histoire, sur deux mandats totalisant près de 10 ans, il avait la possibilité de poser des jalons importants, d’avancer dans cet agenda de façon irréversible, voire de faire une révolution tranquille dans ce domaine. Notre Président en parle comme s’il était étranger aux décisions, alors qu’il faisait les décisions. Quelle hypocrisie ! Même si nous devons reconnaître la responsabilité du régime des Duvalier dans le renforcement du processus de marginalisation des régions du pays depuis l’indépendance, il est indéniable que l’action des différents régimes d’après 1986, dont plus de 15 ans de démagogie Lavalas, n’a fait qu’accélérer ce processus qui a accouché d’un pays atteint d’hyper-macrocéphalie.
La déconcentration était possible, mais les impostures ont la vie dure en Haïti
Pourtant, les décisions pouvaient se faire rapidement en matière de déconcentration de Port-au-Prince, notamment des services publics vers les régions, mais la mauvaise gouvernance et la démission des dirigeants n’ont pas été propices, au cours des 25 dernières années, à une telle action. A des fins de clarification, la déconcentration est « un système d’organisation des structures de l’État dans lequel certains pouvoirs de décision sont sonnés aux agents du pouvoir central répartis sur le territoire » (Larousse 2009). A ce propos, il ne s’agit pas encore de transfert de pouvoir ou de compétences vers les régions (domaine de la décentralisation), mais de meilleur déploiement de l’action du pouvoir central vers les collectivités via ses propres agences ou directions dans les départements et/ou les communes (par exemple, une direction départementale), dans la perspective d’amélioration de la gouvernance, ainsi que de la couverture et de la desserte des services publics.
Les directions départementales de nos Ministères n’existent que de nom et sont de véritables coquilles vides, alors que les autorités sont démissionnaires. Pourtant, à de multiples occasions le secteur privé, la société civile et divers secteurs de la vie nationale, tant à Port-au-Prince qu’en provenance des collectivités territoriales, ont appelé, au cours des vingt-cinq dernières années, à une déconcentration dans des domaines où la demande sociale était forte, et où l’on pouvait éliminer les irritants et avoir des avancées rapides, comme la livraison dans les chefs –lieux de départements de services publics tels que : extraits d’archives, passeports, permis de conduire, enregistrement de la création de société, etc…
Le processus de décentralisation n’a jamais bénéficié d’une volonté politique réelle
Dans la même veine, l’on aurait pu être plus proactif et responsable, et avancer, depuis la promulgation de la Constitution de 1987, sur l’agenda de la décentralisation, « système d’organisation des structures administratives de l’État qui accorde (transfère) des pouvoirs de décision et de gestion aux collectivités locales » (Larousse 2009). A ce chapitre, plus de 20 ans après la Constitution de 1987, le Pouvoir Législatif a rivalisé et continue de rivaliser d’inertie et d’irresponsabilité avec l’Exécutif, puisque le processus est resté au point mort et les mécanismes prévus par la Loi-mère n’ont jamais été mis en place. Si on avait mis le pied à l’étrier, si on avait avancé depuis tout ce temps avec l’agenda de la décentralisation, on en serait aujourd’hui au stade d’analyse et d’évaluation ; on aurait alors un champ d’investigation très riche, une véritable manne pour nos étudiants de maîtrise pour la production de mémoire.
Alors qu’au niveau politico-administratif rien n’a bougé, les Gouvernements n’ont pas non plus articulé ni mis en œuvre de politique de développement d’activités économiques régionales, avec comme résultat que les potentialités territoriales n’ont jamais été activées, ni les bassins d’emplois.
La tragédie du 12 janvier 2010 nous a surpris dans cette mauvaise posture, avec comme conséquence que nous avons maintenant un pays fermé, qui est en train de perdre près de 60% de son Produit Intérieur Brut (PIB), au cours de ces deux derniers mois, simplement parce que la grosse tête Port-au-Prince est frappée et comptée K.O.
La déconcentration et la décentralisation vues comme des processus
En vue d’inverser la situation, les dirigeants haïtiens doivent cesser les palabres démagogiques et prendre vigoureusement des actions concrètes. Et le plus tôt sera le mieux ! A ce propos, au niveau de la méthode, nous sommes condamnés à agir et à réfléchir en même temps (Action => Réflexion => Correction => Action..). L’on doit agir sur le système hyper centralisé actuel dans le sens d’une plus grande déconcentration, en même temps que l’on cherche des moyens de transférer certaines compétences simples aux collectivités locales (décentralisation), avec des ressources en conséquence. L’on accumule ainsi des données sur l’expérience, l’on évalue, l’on corrige, et par itérations successives, l’on avance. C’est ce qu’on appelle méthode essai-erreur, une méthodologie de recherche-action.
En fait, il s’agit de considérer la déconcentration et la décentralisation comme des processus, non mutuellement exclusifs mais complémentaires, avec des étapes bien identifiées, et de commencer rapidement en mettant le pied à l’étrier pour finir par monter le cheval et se mettre en route (quant bien même on est tout croche sur le cheval, on finira par se dresser). Nous n’avons pas à choisir entre la déconcentration et la décentralisation, et devons agir et avancer sur les deux tableaux à la fois.
Quel calendrier ?
Mon inquiétude, c’est de voir, les premiers moments de stupeur, créés par le séisme du 12 janvier 2010, passés, nos dirigeants revenir à leurs bonnes vieilles habitudes, être incapables de faire preuve de vision, de s’élever à la hauteur du défi de construire le pays avec des regards neufs, et retomber dans leur irresponsabilité, dans un pays où nous n’avons aucun sens des échéances, alors que la demande nationale pour plus de déconcentration et de décentralisation est forte.
Avec un œil sur le budget 2010 – 2011, l’Exécutif devrait normalement commencer à prendre des mesures en matière de déconcentration de certaines fonctions et activités, de façon à les traduire ou codifier dans le budget de l’année prochaine commençant en octobre 2010. C’est le temps également pour l’Exécutif et les Commissions du Parlement de commencer à plancher sur les compétences à transférer progressivement aux collectivités, en ayant en tête que le processus de décentralisation s’implantera sur le long terme et qu’il convient de mettre en place dès maintenant les mécanismes de contrôle des pouvoirs locaux. Ensuite, il faut comprendre que l’on ne décentralise pas une fois pour toutes. C’est le premier pas qui compte et qui permettra d’enclencher l’expérience haïtienne en la matière, toujours selon la méthode Essai-erreur.
C’est le mieux que le Gouvernement actuel peut faire. A ce propos, mon vœu le plus cher est que la campagne électorale de fin 2010 soit l’occasion par excellence pour les hommes politiques de venir exposer et expliquer à la population haïtienne leur vision de la nouvelle Haïti. Si ces élections générales sont libres, nous espérons alors que notre nation ait la possibilité de faire émerger un leadership visionnaire et progressiste qui place la promotion du développement intégral de l’homme haïtien (où qu’il se trouve sur le territoire national) au cœur de ses préoccupations.
Quelles compétences, quels pouvoirs commencer à transférer, ou fonctions à déconcentrer ?
En matière de décentralisation, il convient de prévoir plusieurs phases, et nous en avons pour au moins 25 ans, à pas de course, avant de commencer vraiment à inverser le modèle insensé de la République de Port-au-Prince. A titre indicatif l’on pourrait commencer, au cours d’une première phase, à transférer les pouvoirs aux collectivités dans les domaines suivants :
· Jeunesse, sport, loisirs et action civique ;
· Protection civile et gestion des désastres ;
· Travaux publics : entretien de portions des routes nationales traversant un département donné, de routes secondaires et tertiaires du département ;
· Agriculture : construction et entretien de canaux d’irrigation ;
· Environnement : reboisement, aménagement de bassins versants ;
· Eau potable et assainissement.
En matière de déconcentration, outre les domaines cités précédemment, le crédit agricole, le financement des petites et moyennes entreprises, la formation professionnelle et les initiatives en matière d’emploi doivent faire l’objet d’une grande déconcentration du centre vers les régions.
Ressources nécessaires
Le transfert de certains pouvoirs signifie que le pouvoir central doit transférer de l’argent aux collectivités. A cet effet, une réforme du système budgétaire national est nécessaire en vue : i) de changer le fait que 95% du budget national de fonctionnement de l’État haïtien est dépensé à Port-au-Prince ; ii) d’en favoriser une répartition plus juste (ça pourrait être 25% du budget de fonctionnement au pouvoir central – 75% aux départements), par un système de péréquation permettant aux départements plus faibles de pouvoir mobiliser des ressources financières pour leur fonctionnement ; iii) d’établir un budget d’investissement en fonction des potentialités régionales.
Quant aux ressources humaines, un régime d’incitation peut favoriser leur installation en région. En outre la dynamique de développement et le foisonnement économique régional a comme principal effet d’attirer les compétences.
Port-au-Prince, le 24 février 2010.
Daniel Altiné
Le séisme du 12 janvier 2010 a eu le mérite de réveiller les haïtiens et les faire réaliser le piège de concentrer toutes les activités politiques, économiques, sociales et culturelles dans la République de Port-au-Prince et de pratiquer la négation absurde des régions du pays. D’un coup, il devient vertueux de parler, discourir et discuter de déconcentration de Port-au-Prince et de décentralisation. Le Président Préval, le pilote, celui qui tient le maillet du capitaine, vient de découvrir, comme « Monsieur tout le monde » les vertus de la décentralisation, alors qu’à deux reprises dans l’histoire, sur deux mandats totalisant près de 10 ans, il avait la possibilité de poser des jalons importants, d’avancer dans cet agenda de façon irréversible, voire de faire une révolution tranquille dans ce domaine. Notre Président en parle comme s’il était étranger aux décisions, alors qu’il faisait les décisions. Quelle hypocrisie ! Même si nous devons reconnaître la responsabilité du régime des Duvalier dans le renforcement du processus de marginalisation des régions du pays depuis l’indépendance, il est indéniable que l’action des différents régimes d’après 1986, dont plus de 15 ans de démagogie Lavalas, n’a fait qu’accélérer ce processus qui a accouché d’un pays atteint d’hyper-macrocéphalie.
La déconcentration était possible, mais les impostures ont la vie dure en Haïti
Pourtant, les décisions pouvaient se faire rapidement en matière de déconcentration de Port-au-Prince, notamment des services publics vers les régions, mais la mauvaise gouvernance et la démission des dirigeants n’ont pas été propices, au cours des 25 dernières années, à une telle action. A des fins de clarification, la déconcentration est « un système d’organisation des structures de l’État dans lequel certains pouvoirs de décision sont sonnés aux agents du pouvoir central répartis sur le territoire » (Larousse 2009). A ce propos, il ne s’agit pas encore de transfert de pouvoir ou de compétences vers les régions (domaine de la décentralisation), mais de meilleur déploiement de l’action du pouvoir central vers les collectivités via ses propres agences ou directions dans les départements et/ou les communes (par exemple, une direction départementale), dans la perspective d’amélioration de la gouvernance, ainsi que de la couverture et de la desserte des services publics.
Les directions départementales de nos Ministères n’existent que de nom et sont de véritables coquilles vides, alors que les autorités sont démissionnaires. Pourtant, à de multiples occasions le secteur privé, la société civile et divers secteurs de la vie nationale, tant à Port-au-Prince qu’en provenance des collectivités territoriales, ont appelé, au cours des vingt-cinq dernières années, à une déconcentration dans des domaines où la demande sociale était forte, et où l’on pouvait éliminer les irritants et avoir des avancées rapides, comme la livraison dans les chefs –lieux de départements de services publics tels que : extraits d’archives, passeports, permis de conduire, enregistrement de la création de société, etc…
Le processus de décentralisation n’a jamais bénéficié d’une volonté politique réelle
Dans la même veine, l’on aurait pu être plus proactif et responsable, et avancer, depuis la promulgation de la Constitution de 1987, sur l’agenda de la décentralisation, « système d’organisation des structures administratives de l’État qui accorde (transfère) des pouvoirs de décision et de gestion aux collectivités locales » (Larousse 2009). A ce chapitre, plus de 20 ans après la Constitution de 1987, le Pouvoir Législatif a rivalisé et continue de rivaliser d’inertie et d’irresponsabilité avec l’Exécutif, puisque le processus est resté au point mort et les mécanismes prévus par la Loi-mère n’ont jamais été mis en place. Si on avait mis le pied à l’étrier, si on avait avancé depuis tout ce temps avec l’agenda de la décentralisation, on en serait aujourd’hui au stade d’analyse et d’évaluation ; on aurait alors un champ d’investigation très riche, une véritable manne pour nos étudiants de maîtrise pour la production de mémoire.
Alors qu’au niveau politico-administratif rien n’a bougé, les Gouvernements n’ont pas non plus articulé ni mis en œuvre de politique de développement d’activités économiques régionales, avec comme résultat que les potentialités territoriales n’ont jamais été activées, ni les bassins d’emplois.
La tragédie du 12 janvier 2010 nous a surpris dans cette mauvaise posture, avec comme conséquence que nous avons maintenant un pays fermé, qui est en train de perdre près de 60% de son Produit Intérieur Brut (PIB), au cours de ces deux derniers mois, simplement parce que la grosse tête Port-au-Prince est frappée et comptée K.O.
La déconcentration et la décentralisation vues comme des processus
En vue d’inverser la situation, les dirigeants haïtiens doivent cesser les palabres démagogiques et prendre vigoureusement des actions concrètes. Et le plus tôt sera le mieux ! A ce propos, au niveau de la méthode, nous sommes condamnés à agir et à réfléchir en même temps (Action => Réflexion => Correction => Action..). L’on doit agir sur le système hyper centralisé actuel dans le sens d’une plus grande déconcentration, en même temps que l’on cherche des moyens de transférer certaines compétences simples aux collectivités locales (décentralisation), avec des ressources en conséquence. L’on accumule ainsi des données sur l’expérience, l’on évalue, l’on corrige, et par itérations successives, l’on avance. C’est ce qu’on appelle méthode essai-erreur, une méthodologie de recherche-action.
En fait, il s’agit de considérer la déconcentration et la décentralisation comme des processus, non mutuellement exclusifs mais complémentaires, avec des étapes bien identifiées, et de commencer rapidement en mettant le pied à l’étrier pour finir par monter le cheval et se mettre en route (quant bien même on est tout croche sur le cheval, on finira par se dresser). Nous n’avons pas à choisir entre la déconcentration et la décentralisation, et devons agir et avancer sur les deux tableaux à la fois.
Quel calendrier ?
Mon inquiétude, c’est de voir, les premiers moments de stupeur, créés par le séisme du 12 janvier 2010, passés, nos dirigeants revenir à leurs bonnes vieilles habitudes, être incapables de faire preuve de vision, de s’élever à la hauteur du défi de construire le pays avec des regards neufs, et retomber dans leur irresponsabilité, dans un pays où nous n’avons aucun sens des échéances, alors que la demande nationale pour plus de déconcentration et de décentralisation est forte.
Avec un œil sur le budget 2010 – 2011, l’Exécutif devrait normalement commencer à prendre des mesures en matière de déconcentration de certaines fonctions et activités, de façon à les traduire ou codifier dans le budget de l’année prochaine commençant en octobre 2010. C’est le temps également pour l’Exécutif et les Commissions du Parlement de commencer à plancher sur les compétences à transférer progressivement aux collectivités, en ayant en tête que le processus de décentralisation s’implantera sur le long terme et qu’il convient de mettre en place dès maintenant les mécanismes de contrôle des pouvoirs locaux. Ensuite, il faut comprendre que l’on ne décentralise pas une fois pour toutes. C’est le premier pas qui compte et qui permettra d’enclencher l’expérience haïtienne en la matière, toujours selon la méthode Essai-erreur.
C’est le mieux que le Gouvernement actuel peut faire. A ce propos, mon vœu le plus cher est que la campagne électorale de fin 2010 soit l’occasion par excellence pour les hommes politiques de venir exposer et expliquer à la population haïtienne leur vision de la nouvelle Haïti. Si ces élections générales sont libres, nous espérons alors que notre nation ait la possibilité de faire émerger un leadership visionnaire et progressiste qui place la promotion du développement intégral de l’homme haïtien (où qu’il se trouve sur le territoire national) au cœur de ses préoccupations.
Quelles compétences, quels pouvoirs commencer à transférer, ou fonctions à déconcentrer ?
En matière de décentralisation, il convient de prévoir plusieurs phases, et nous en avons pour au moins 25 ans, à pas de course, avant de commencer vraiment à inverser le modèle insensé de la République de Port-au-Prince. A titre indicatif l’on pourrait commencer, au cours d’une première phase, à transférer les pouvoirs aux collectivités dans les domaines suivants :
· Jeunesse, sport, loisirs et action civique ;
· Protection civile et gestion des désastres ;
· Travaux publics : entretien de portions des routes nationales traversant un département donné, de routes secondaires et tertiaires du département ;
· Agriculture : construction et entretien de canaux d’irrigation ;
· Environnement : reboisement, aménagement de bassins versants ;
· Eau potable et assainissement.
En matière de déconcentration, outre les domaines cités précédemment, le crédit agricole, le financement des petites et moyennes entreprises, la formation professionnelle et les initiatives en matière d’emploi doivent faire l’objet d’une grande déconcentration du centre vers les régions.
Ressources nécessaires
Le transfert de certains pouvoirs signifie que le pouvoir central doit transférer de l’argent aux collectivités. A cet effet, une réforme du système budgétaire national est nécessaire en vue : i) de changer le fait que 95% du budget national de fonctionnement de l’État haïtien est dépensé à Port-au-Prince ; ii) d’en favoriser une répartition plus juste (ça pourrait être 25% du budget de fonctionnement au pouvoir central – 75% aux départements), par un système de péréquation permettant aux départements plus faibles de pouvoir mobiliser des ressources financières pour leur fonctionnement ; iii) d’établir un budget d’investissement en fonction des potentialités régionales.
Quant aux ressources humaines, un régime d’incitation peut favoriser leur installation en région. En outre la dynamique de développement et le foisonnement économique régional a comme principal effet d’attirer les compétences.
Port-au-Prince, le 24 février 2010.
Daniel Altiné
Monday, February 22, 2010
Aux grands maux les grands remèdes. Dr. Webster Pierre, ancien ministre de l’environnement.
Les grands maux.
Les raisons fondamentales de la vulnérabilité et de la fragilité d’Haïti sont de plusieurs ordres :
naturel et physique, politique, socio-économique, institutionnel et légal. Fragilité à mettre au
compte de la majorité des élites irresponsable, corrompue et corruptrice.
. D’ordre naturel et physique.
Les risques de désastres, courus par Haïti, sont liés à sa position géographique et à son histoire
géologique. Entre juin et novembre, ce pays situé dans la zone des cyclones a été maintes fois
frappé par ceux-ci. Ce pays est situé dans une zone sismique entre deux plaques tectoniques, plus
précisément à la frontière entre les plaques des Caraïbes et nord’américaine. La ligne de faille
longue de 300 km, qui traverse Haïti et la République dominicaine, court le long des deux
plaques tectoniques qui coulissent l’une contre l’autre depuis plusieurs millions d’années. En fait
de séisme dévastateur, Haïti n’en avait pas connu de l’importance de celui du 12 janvier, depuis
ceux de 1751 et 1770 (Port-au-Prince, déjà) et celui de1842 qui détruisit la ville du Cap-Haïtien.
Ce fut un séisme de glissement sur un plan horizontal entre deux plaques terrestres et, de ce fait,
plus redoutable. Sa particularité, en fait de l’ampleur des dégâts, n’est pas sa magnitude (7.3)
mais le fait qu’il ait lieu dans une zone très fragile et vulnérable: forte densité de la population,
faiblesse des infrastructures et des moyens de secours….
Les scientifiques sont unanimes dans leur mise en garde contre le risque d’un nouveau séisme
d’importance en Haïti, conséquence du séisme du 12 janvier.
Une équipe de géophysiciens, qui surveille les mouvements le long de la ligne de faille, est venue
sur place à la fin du mois de janvier pour mesurer les changements survenus dans l’écorce
terrestre après le séisme. Une pression croissante s’exerce sur la ligne. La faille qui a rompu n’a
pas rompu entièrement. Les contraintes sismiques n’ont donc pas été relâchées entièrement. Ainsi
on doit s’attendre à un ou plusieurs séisme(s) dévastateur(s) dans les prochains mois ou années.
Ce que confirme l’Institut américain d’études géologiques (USGS).
Les calculs préliminaires de l’équipe de sismologues dirigée par Eric Calais, professeur de
géophysique à l’université Purdue dans l’Indiana, montrent que le séisme du 12 janvier pourrait
être “le petit coup de pouce” capable de déclencher un autre tremblement de terre. Selon Pascal
Bernard et Jean-Pierre Vilotte, chercheurs au laboratoire de sismologie de l’Institut du Globe de
Paris : Le 12 janvier, un seul petit morceau de faille a cédé et dans un an ou quelques dizaines
d’années se produira un séisme de magnitude égale ou supérieure, encore plus proche de Port-
au-Prince. Certes, Haïti est vulnérable et fragile, mais Port-au-Prince l’est encore plus.
. D’ordres politique, socioéconomique, institutionnel et légal. (Voir les chapitres
3 et 4 du livre du Dr.Webster Pierre, paru en novembre 2009: Le pari d’un espoir
pour Haïti).
Les grands remèdes: Changer l’Etat en construisant Haïti sur le modèle du Fédéralisme.
Après le séisme du 12 janvier, rien ne sera plus comme avant. L’écroulement des institutions
d’Etat porte à la méditation (qui a été jamais d’accord pour mettre tous ses oeufs dans un même
panier?) et augure d’une réelle fondation de la nation. L’immensité de la vulnérabilité et de la
fragilité du pays face à l’immensité de l’irresponsabilité, de l’hypocrisie de la majorité des élites
et au caractère endémique de la corruption commande l’urgente nécessité de sa décentralisation
effective. Compatriotes avertis, rejetez avec force, aujourd’hui, les discours des feinteurs,
hypocrites et opportunistes, sur la décentralisation, le cadet de leurs soucis depuis 1987 !
Il n’y a de décentralisation effective que dans l’autonomie des régions, consacrée par le
Fédéralisme, libérateur des énergies et garant de paix sociale et civile. Le livre, paru en
Novembre 2009 sous le titre “Le pari d’un espoir pour Haïti”, répond à ces attentes aux
chapitres 5, 6 et 7. Il promeut :
. La paix civile et sociale, par la pose de certains garde-fous (dont la gestion, participative
et solidaire, de proximité: près des yeux près du coeur, on n’est jamais si bien servi que
par soi-même) dans le découpage du pays en 42 Etats (ci-devant les arrondissements)
autonomes. La Paix civile et sociale est le souverain Bien pour tout pays;
. La création d’emplois (970 par Etat), structurellement, dans tout l’espace géographique,
dans le souci de maximiser la déconcentration de la population par la décentralisation et
la déconcentration des institutions et Finances publiques;
. Une invite, ainsi, au retour des cadres dans leurs patelins et des investisseurs dans le pays.
Le schéma décentralisateur et de déconcentration, socle du développement
endogène et décrit dans le livre, prévoit, entre autres, l’édification de:
. 43 Palais des Ministères et 43 complexes administratifs dans leurs voisinage respectif;
. 43 Palais législatifs et 43 Palais de justice;
. 43 Cours supérieures des comptes et 43 Conseils électoraux permanents;
Tous reconnus à leur architecture attestant de la présence de l’Etat.
. 84 lycées classico-techniques; 3 campus universitaires d’Etat, chacun pouvant accueillir
un minimum de 20.000 étudiants, se situant au nord, au centre et au sud du pays;
. 42 hôpitaux d’Etat, à un minimum de 1.000 lits chacun et 136 dispensaires ;
. 42 Banques nationales de crédit et 42 magasins communautaires;
. 3 aéroports internationaux (nord, centre et sud du pays), et de nombreux ports. Rappelons
que les meilleurs en eau profonde sont ceux de Fort-Liberté et du Môle Saint Nicolas.
Le tout construit selon les normes parasismiques.
Le 12 janvier a révélé les tares d’un système sociopolitique qui fait la part belle aux copains-
coquins, néo-colons irresponsables et corrompus. Il convient aux Haïtiens de marquer une pause
de quelques mois et de pouvoir, dans le cadre des Etats généraux ou d’une Conférence nationale,
décider du type d’Etat dans lequel ils aspirent à vivre. Le principe de précaution et le devoir
d’humanité exigent que leur soit donnée l’opportunité de prendre leur destin en mains.
Les Haïtiens sont nombreux à fuir Port-au-Prince. Il est opportun, conjoncturellement dans
l’immédiat, de les fixer dans ces 42 espaces géographiques, en y lançant ces grands chantiers
sus-mentionnés, vu l’ampleur du chômage et les urgences que commandent la fragilité et la
vulnérabilité du pays. Ensuite, par l’adoption du Fédéralisme, ces 42 espaces resteront leurs
lieux de vie, naturellement et structurellement. La construction mentale d’Haïti passe par sa
construction institutionnelle.
Les raisons fondamentales de la vulnérabilité et de la fragilité d’Haïti sont de plusieurs ordres :
naturel et physique, politique, socio-économique, institutionnel et légal. Fragilité à mettre au
compte de la majorité des élites irresponsable, corrompue et corruptrice.
. D’ordre naturel et physique.
Les risques de désastres, courus par Haïti, sont liés à sa position géographique et à son histoire
géologique. Entre juin et novembre, ce pays situé dans la zone des cyclones a été maintes fois
frappé par ceux-ci. Ce pays est situé dans une zone sismique entre deux plaques tectoniques, plus
précisément à la frontière entre les plaques des Caraïbes et nord’américaine. La ligne de faille
longue de 300 km, qui traverse Haïti et la République dominicaine, court le long des deux
plaques tectoniques qui coulissent l’une contre l’autre depuis plusieurs millions d’années. En fait
de séisme dévastateur, Haïti n’en avait pas connu de l’importance de celui du 12 janvier, depuis
ceux de 1751 et 1770 (Port-au-Prince, déjà) et celui de1842 qui détruisit la ville du Cap-Haïtien.
Ce fut un séisme de glissement sur un plan horizontal entre deux plaques terrestres et, de ce fait,
plus redoutable. Sa particularité, en fait de l’ampleur des dégâts, n’est pas sa magnitude (7.3)
mais le fait qu’il ait lieu dans une zone très fragile et vulnérable: forte densité de la population,
faiblesse des infrastructures et des moyens de secours….
Les scientifiques sont unanimes dans leur mise en garde contre le risque d’un nouveau séisme
d’importance en Haïti, conséquence du séisme du 12 janvier.
Une équipe de géophysiciens, qui surveille les mouvements le long de la ligne de faille, est venue
sur place à la fin du mois de janvier pour mesurer les changements survenus dans l’écorce
terrestre après le séisme. Une pression croissante s’exerce sur la ligne. La faille qui a rompu n’a
pas rompu entièrement. Les contraintes sismiques n’ont donc pas été relâchées entièrement. Ainsi
on doit s’attendre à un ou plusieurs séisme(s) dévastateur(s) dans les prochains mois ou années.
Ce que confirme l’Institut américain d’études géologiques (USGS).
Les calculs préliminaires de l’équipe de sismologues dirigée par Eric Calais, professeur de
géophysique à l’université Purdue dans l’Indiana, montrent que le séisme du 12 janvier pourrait
être “le petit coup de pouce” capable de déclencher un autre tremblement de terre. Selon Pascal
Bernard et Jean-Pierre Vilotte, chercheurs au laboratoire de sismologie de l’Institut du Globe de
Paris : Le 12 janvier, un seul petit morceau de faille a cédé et dans un an ou quelques dizaines
d’années se produira un séisme de magnitude égale ou supérieure, encore plus proche de Port-
au-Prince. Certes, Haïti est vulnérable et fragile, mais Port-au-Prince l’est encore plus.
. D’ordres politique, socioéconomique, institutionnel et légal. (Voir les chapitres
3 et 4 du livre du Dr.Webster Pierre, paru en novembre 2009: Le pari d’un espoir
pour Haïti).
Les grands remèdes: Changer l’Etat en construisant Haïti sur le modèle du Fédéralisme.
Après le séisme du 12 janvier, rien ne sera plus comme avant. L’écroulement des institutions
d’Etat porte à la méditation (qui a été jamais d’accord pour mettre tous ses oeufs dans un même
panier?) et augure d’une réelle fondation de la nation. L’immensité de la vulnérabilité et de la
fragilité du pays face à l’immensité de l’irresponsabilité, de l’hypocrisie de la majorité des élites
et au caractère endémique de la corruption commande l’urgente nécessité de sa décentralisation
effective. Compatriotes avertis, rejetez avec force, aujourd’hui, les discours des feinteurs,
hypocrites et opportunistes, sur la décentralisation, le cadet de leurs soucis depuis 1987 !
Il n’y a de décentralisation effective que dans l’autonomie des régions, consacrée par le
Fédéralisme, libérateur des énergies et garant de paix sociale et civile. Le livre, paru en
Novembre 2009 sous le titre “Le pari d’un espoir pour Haïti”, répond à ces attentes aux
chapitres 5, 6 et 7. Il promeut :
. La paix civile et sociale, par la pose de certains garde-fous (dont la gestion, participative
et solidaire, de proximité: près des yeux près du coeur, on n’est jamais si bien servi que
par soi-même) dans le découpage du pays en 42 Etats (ci-devant les arrondissements)
autonomes. La Paix civile et sociale est le souverain Bien pour tout pays;
. La création d’emplois (970 par Etat), structurellement, dans tout l’espace géographique,
dans le souci de maximiser la déconcentration de la population par la décentralisation et
la déconcentration des institutions et Finances publiques;
. Une invite, ainsi, au retour des cadres dans leurs patelins et des investisseurs dans le pays.
Le schéma décentralisateur et de déconcentration, socle du développement
endogène et décrit dans le livre, prévoit, entre autres, l’édification de:
. 43 Palais des Ministères et 43 complexes administratifs dans leurs voisinage respectif;
. 43 Palais législatifs et 43 Palais de justice;
. 43 Cours supérieures des comptes et 43 Conseils électoraux permanents;
Tous reconnus à leur architecture attestant de la présence de l’Etat.
. 84 lycées classico-techniques; 3 campus universitaires d’Etat, chacun pouvant accueillir
un minimum de 20.000 étudiants, se situant au nord, au centre et au sud du pays;
. 42 hôpitaux d’Etat, à un minimum de 1.000 lits chacun et 136 dispensaires ;
. 42 Banques nationales de crédit et 42 magasins communautaires;
. 3 aéroports internationaux (nord, centre et sud du pays), et de nombreux ports. Rappelons
que les meilleurs en eau profonde sont ceux de Fort-Liberté et du Môle Saint Nicolas.
Le tout construit selon les normes parasismiques.
Le 12 janvier a révélé les tares d’un système sociopolitique qui fait la part belle aux copains-
coquins, néo-colons irresponsables et corrompus. Il convient aux Haïtiens de marquer une pause
de quelques mois et de pouvoir, dans le cadre des Etats généraux ou d’une Conférence nationale,
décider du type d’Etat dans lequel ils aspirent à vivre. Le principe de précaution et le devoir
d’humanité exigent que leur soit donnée l’opportunité de prendre leur destin en mains.
Les Haïtiens sont nombreux à fuir Port-au-Prince. Il est opportun, conjoncturellement dans
l’immédiat, de les fixer dans ces 42 espaces géographiques, en y lançant ces grands chantiers
sus-mentionnés, vu l’ampleur du chômage et les urgences que commandent la fragilité et la
vulnérabilité du pays. Ensuite, par l’adoption du Fédéralisme, ces 42 espaces resteront leurs
lieux de vie, naturellement et structurellement. La construction mentale d’Haïti passe par sa
construction institutionnelle.
Haïti, le Plus Grand Capital pour la Construction Manque au Rendez-Vous
Haïti, le Plus Grand Capital pour la Construction Manque au Rendez-Vous
Par Ray Killick, 21 février 2010
RayHammertonKillick-conscience@yahoo.com
Frappé le 12 janvier 2010 par un séisme dévastateur causant au dernier décompte 217.000 morts et des dégâts matériels évalués jusqu'ici à $14 milliards, Haïti est aujourd'hui plus que jamais dans son histoire un cas qui concerne l'humanité tout entière. C'est tout un monde qui, se soulevant à l'unisson, accueille ce peuple dans ses bras pour une accolade de milliards de dollars d'assistance avec le chant de la présence forte à nos côtés : "We are the world...". Cependant, s'agit-il du premier capital dont Haïti a le plus besoin à ce tournant malheureux d'un bicentenaire d'existence tumultueuse ? N'y a-t-il pas un capital qui fait défaut, et qu'Haïtiens et étrangers n'envisagent point dans leurs discours et leurs comportements ? Le plus grand capital pour la construction d'Haïti est un véritable casse-tête pour la communauté internationale et les Haïtiens. Il est la confiance à investir dans le présent et dans l'avenir. De quoi se compose la confiance ou crédibilité, et qui la possède ?
UNE VALEUR MESURABLE
La communauté internationale ne devrait pas investir dans Préval et sa clique, mais pour éviter la déstabilisation politique et s'assurer certains résultats, celle-là encadre systématiquement le gouvernement de celui-ci avec des leaders et spécialistes étrangers.
Le net résultat d'une telle collaboration forcée qu'imposent les contraintes du moment est une lenteur dans l'exécution des plans et projets. Cette lenteur est le premier coût du manque de crédibilité comme nous l'a enseigné Stephen Covey dans un de ses séminaires sur le leadership d'entreprise, "The Speed of Trust".
Le manque de crédibilité du gouvernement haïtien a également un coût économique en ce sens que l'aide fournie éventuellement n'est pas absorbable par l'économie haïtienne dont le faible écosystème qui est du ressort de la bureaucratie étatique ne répond pas au développement économique. La compétitivité économique que devrait favoriser l'appareil d'État en mettant l'accent sur un cadre réglementaire adéquat et l'élimination d'obstacles inutiles "in doing business" est le cadet de ses soucis. L'État rapace préfère ériger toutes sortes d'alibis bureaucratiques pour torpiller les entrepreneurs imberbes qui s'aventurent en Haïti.
En résumé, la crédibilité peut être mesurée par :
1) La rapidité avec laquelle les réformes institutionnelles et les projets s'exécutent au pays
2) Le nombre d'entrepreneurs qui arrivent et investissent; la qualité et le montant des investissements
3) La quantité d'aide directe de la communauté internationale au gouvernement haïtien sans passer par une tierce partie.
4) etc.
LES QUATRE COMPOSANTES DE LA CRÉDIBILITÉ
Selon Stephen Covey, la crédibilité est comme un arbre qui a des racines et une sève qui le nourrissent. Pour lui, la crédibilité se compose de ces quatre éléments fondamentaux :
1) L'intégrité
2) L'intention ou motivation (agenda)
3) La capacité d'exécution
4) Les résultats
L'intégrité représente les racines de l'arbre crédibilité. Sans elle, la crédibilité meurt rapidement. Quand dans une relation de boss à employé, le boss promet de rémunérer l'employé pour un travail ou service rendu, et qu'il ne tient pas sa parole, agissant plutôt en "mèt dame", c'est dire que son intention fut dès le départ de tricher, et son intégrité se trouve ainsi détruite.
Dans le même ordre d'idées, quand le Groupe des 184 se fait le champion d'une cause sociale qu'il prétend promouvoir à travers un nouveau contrat social et qu'on n'entend plus parler de cette cause après le 29 février 2004, départ d'Aristide, il dévoile ainsi son intention réelle. Le tronc de ce mouvement fut pourri à la base. Et les racines n'y étaient pas.
L'intention est le tronc de l'arbre. Quand un leader politique a un agenda différent de celui qu'il feint de partager avec la communauté internationale et le peuple haïtien, l'arbre de la crédibilité ne peut se soutenir. Et les résultats attendues ne peuvent être que décevants. C'est ce que Roman Jakobson appelle le "defeated expectancy."
Covey fait de l'intégrité et de l'intention les composantes du caractère du leader de l'organisation. Tout initiative de la société civile dépend du caractère de ceux qui la dirigent.
L'auteur de "Seven Habits of Highly Successful People" nous cite l'exemple d'Andy Roddick, le champion de tennis, qui s'approche de son adversaire, Fernando Verdasco, pour lui serrer la main après avoir officiellement gagné le match qui les opposait en mai 2004. Mais voilà qu'en s'approchant de Verdasco, Roddick s'aperçoit soudain que l'impact de la balle de la victoire est à l'extérieur du terrain en terre battue et non à l'intérieur. Roddick se retourne alors vers l'arbitre pour lui dire qu'il n'avait pas gagné le match. La partie est alors relancée, Roddick perd finalement, Verdasco jubile. Cependant, si Roddick perd un match, il gagne pourtant l'estime de ses fans et du monde entier. Qui parmi nous aurait eu le courage de Roddick de rejeter la victoire officielle et choisir la rectitude, la justice ? Roddick a fait preuve d'intégrité.
Le leader d'exécution ne déclare pas son caractère, il le montre en le vivant quotidiennement et surtout dans les moments difficiles. Le leader d'exécution sait que la culture d'exécution n'est pas une expression creuse, car il la vit et fait vivre. Il cultive l'intention honorable et l'intégrité indiscutable. Le leader d'exécution a un comportement spécifique :
1) Il vit dans la transparence. Ce qu'il dit et ce qu'il fait sont pareilles.
2) Il respecte les individus, les institutions
3) Il admet ses erreurs et sait les réparer
4) Il est loyal et cultive des principes pour lesquels il est prêt à tout sacrifier.
5) Il a un style direct qui inspire confiance.
Pour Covey, la deuxième partie de l'arbre de la crédibilité est la compétence. Mais qu'est-ce que la compétence ? Elle se compose selon lui de:
1) La capacité d'exécution
2) Résultats
Une fois qu'on a l'intention déclarée et l'intégrité prouvée, on doit posséder la capacité ou discipline d'exécution pour réaliser les résultats. La maîtrise de la discipline d'exécution permet de vivre une atmosphère qui elle-même facilite le développement du plan stratégique. Ce leader choisit la planification stratégique pour développer des leaders d'exécution comme lui.
Si l'intégrité, l'intention et la capacité d'exécution sont des conditions sine qua non de la crédibilité du leader, de l'État, de la société civile, de l'entreprise privée, la dernière composante de l'arbre de la crédibilité est essentielle. Il s'agit des résultats. On ne peut inspirer la confiance sans accomplir des objectifs qu'on s'était fixés.
QUI POSSÈDE CE CAPITAL À INVESTIR EN HAÏTI ?
Dans la danse des milliards, les esprits survoltés ne pensent plus qu'à leurs poches. La majorité de ceux qui prêchent le changement possèdent la même culture qui a fait la perte de ce pays et fit qu'un tremblement de terre de 7.2 sur Richter ait causé plus de pertes matérielles et de vies humaines que le tsunami de Sumatra (Indonésie) ou d'autres tremblements de terre de la même magnitude.
Le triage qui doit se faire pour assurer une présence haïtienne crédible au timon des affaires pour la gestion responsable de l'édification d'un État-nation moderne représente un casse-tète pour ceux à qui revient cette tâche délicate. Pourtant, il peut être plus facile qu'on ne le pense. Tout dépend de la sagacité et de l'esprit de discernement des décideurs :
1) Où chercher ?
2) Qui chercher ?
3) Comment attirer et retenir les leaders d'exécution ?
Un leader n'est pas nécessairement un manager. Et un manager n'est pas nécessairement un leader. La construction d'Haïti requiert pourtant les deux types. Le leader est celui qui a la capacité de conduire l'État et la nation à réaliser de "grandes choses ensemble". Il doit être un leader d'exécution que j'ai défini en plusieurs occasions depuis les 5 dernières années. On peut d'ailleurs consulter le livre Exécution de Larry Bossidy dont un CEO de coporate America qui l'applique religieusement dira : "On n'a qu'à lire ce livre et l'appliquer." Évidemment, il faut avoir l'intégrité, l'intention et la capacité pour ce faire. Le leader d'exécution n'est pas nécessairement un VP, PDG, ou manager, il est cependant, le type d'individus qui dans une organisation frayent le chemin et conduisent VP, PDG, managers et employés vers des résultats solides avec intégrité.
On retrouve surtout ce type dans l'organisation privée où il a démontré une maturité à affronter la réalité avec des solutions pragmatiques, une vision de la totalité, de nombreuses expertises qui lui confèrent une versatilité et une flexibilité que requiert la tâche haïtienne du moment.
Sous l'égide du leader d'exécution, la bureaucratie étatique ne sera plus une extension de la machine politique d'un gouvernement, d'un président ou d'un premier ministre.
Attirer de tels leaders et les retenir nécessitent de grands sacrifices et une volonté politique de la part des décideurs :
1) Les rémunérer comme on rémunère les grands commis de la communauté internationale
2) Leur donner le champ libre pour travailler sérieusement avec la communauté internationale, le secteur privé haïtien, la république dominicaine, etc., dans l'intérêt du développement du pays et de l'émancipation des masses haïtiennes
3) Assurer leur sécurité personnelle, car le virage décisif vers un terrain neuf jamais exploré depuis 200 ans d'existence va faire de grands mécontents qui se verront obligés de livrer concurrence sur le marché de manière légale, perdre leurs monopoles, payer leurs taxes, observer la loi comme tout autre citoyen et la subir quand ils la violent, etc., pour la première fois.
4) Assurer que leurs besoins négociés soient satisfaits.
5) Leur faire confiance sur la base du mérite dont l'équation est : confiance méritée = intégrité + intention + capacité d'exécution + résultats.
6) Assurer que toute violation des termes négociés est passible de punition allant jusqu'à la prison.
7) Assurer qu'en cas de corruption, tout leader restitue à l'État ce qui lui a été volé et en subir les conséquences.
8) etc.
CRÉDIBILITÉ PLUS CAPITAL FINANCIER
Sans l'investissement initial qu'est la confiance méritée en des leaders d'exécution haïtiens telle que définie par Stephen Covey et reprise ici, les milliards de dollars qui s'envoleront vers Haïti laisseront pour traces, des édifices flambant-neufs, des routes, des ponts, une nouvelle capitale, d'autres infrastructures dans les mêmes mains qui ont fait la perte de ce pays depuis 1804. Aucun plan stratégique ou opérationnel ne peut se matérialiser sans ce capital qu'est la crédibilité.
On ne construit pas en l'absence d'éthique, d'intégrité, avec des intentions faussées dès le départ. La confiance méritée n'est pas la confiance aveugle. Elle est une confiance conditionnelle qui se nourrit avant tout du caractère du leader d'exécution qui lui permet de se tenir debout. La compétence doit être au rendez-vous également, car la capacité d'exécution et les résultats seront déterminants pour l'avenir d'Haïti, déterminants pour jouir de la confiance du peuple haïtien et de la communauté internationale. L'arbre de la crédibilité se reconnaît à la qualité des fruits qu'il produit.
La communauté internationale ne doit pas faire d'Haïti du business as usual. Le moment des grandes décisions est arrivé. Si l'approche est médiocre, on ne fera qu'ajourner le problème haïtien qui sera et demeurera autant le problème des Haïtiens que celui de l'humanité. Les Haïtiens ont une part importante à jouer dans l'édification d'une nouvelle Haïti. Cependant, il faut des Haïtiens crédibles qui soient à la hauteur de leurs interlocuteurs étrangers au timon des affaires. La comédie a assez duré. Il faut désormais tourner la page au moment opportun.
__._,_.___
Par Ray Killick, 21 février 2010
RayHammertonKillick-conscience@yahoo.com
Frappé le 12 janvier 2010 par un séisme dévastateur causant au dernier décompte 217.000 morts et des dégâts matériels évalués jusqu'ici à $14 milliards, Haïti est aujourd'hui plus que jamais dans son histoire un cas qui concerne l'humanité tout entière. C'est tout un monde qui, se soulevant à l'unisson, accueille ce peuple dans ses bras pour une accolade de milliards de dollars d'assistance avec le chant de la présence forte à nos côtés : "We are the world...". Cependant, s'agit-il du premier capital dont Haïti a le plus besoin à ce tournant malheureux d'un bicentenaire d'existence tumultueuse ? N'y a-t-il pas un capital qui fait défaut, et qu'Haïtiens et étrangers n'envisagent point dans leurs discours et leurs comportements ? Le plus grand capital pour la construction d'Haïti est un véritable casse-tête pour la communauté internationale et les Haïtiens. Il est la confiance à investir dans le présent et dans l'avenir. De quoi se compose la confiance ou crédibilité, et qui la possède ?
UNE VALEUR MESURABLE
La communauté internationale ne devrait pas investir dans Préval et sa clique, mais pour éviter la déstabilisation politique et s'assurer certains résultats, celle-là encadre systématiquement le gouvernement de celui-ci avec des leaders et spécialistes étrangers.
Le net résultat d'une telle collaboration forcée qu'imposent les contraintes du moment est une lenteur dans l'exécution des plans et projets. Cette lenteur est le premier coût du manque de crédibilité comme nous l'a enseigné Stephen Covey dans un de ses séminaires sur le leadership d'entreprise, "The Speed of Trust".
Le manque de crédibilité du gouvernement haïtien a également un coût économique en ce sens que l'aide fournie éventuellement n'est pas absorbable par l'économie haïtienne dont le faible écosystème qui est du ressort de la bureaucratie étatique ne répond pas au développement économique. La compétitivité économique que devrait favoriser l'appareil d'État en mettant l'accent sur un cadre réglementaire adéquat et l'élimination d'obstacles inutiles "in doing business" est le cadet de ses soucis. L'État rapace préfère ériger toutes sortes d'alibis bureaucratiques pour torpiller les entrepreneurs imberbes qui s'aventurent en Haïti.
En résumé, la crédibilité peut être mesurée par :
1) La rapidité avec laquelle les réformes institutionnelles et les projets s'exécutent au pays
2) Le nombre d'entrepreneurs qui arrivent et investissent; la qualité et le montant des investissements
3) La quantité d'aide directe de la communauté internationale au gouvernement haïtien sans passer par une tierce partie.
4) etc.
LES QUATRE COMPOSANTES DE LA CRÉDIBILITÉ
Selon Stephen Covey, la crédibilité est comme un arbre qui a des racines et une sève qui le nourrissent. Pour lui, la crédibilité se compose de ces quatre éléments fondamentaux :
1) L'intégrité
2) L'intention ou motivation (agenda)
3) La capacité d'exécution
4) Les résultats
L'intégrité représente les racines de l'arbre crédibilité. Sans elle, la crédibilité meurt rapidement. Quand dans une relation de boss à employé, le boss promet de rémunérer l'employé pour un travail ou service rendu, et qu'il ne tient pas sa parole, agissant plutôt en "mèt dame", c'est dire que son intention fut dès le départ de tricher, et son intégrité se trouve ainsi détruite.
Dans le même ordre d'idées, quand le Groupe des 184 se fait le champion d'une cause sociale qu'il prétend promouvoir à travers un nouveau contrat social et qu'on n'entend plus parler de cette cause après le 29 février 2004, départ d'Aristide, il dévoile ainsi son intention réelle. Le tronc de ce mouvement fut pourri à la base. Et les racines n'y étaient pas.
L'intention est le tronc de l'arbre. Quand un leader politique a un agenda différent de celui qu'il feint de partager avec la communauté internationale et le peuple haïtien, l'arbre de la crédibilité ne peut se soutenir. Et les résultats attendues ne peuvent être que décevants. C'est ce que Roman Jakobson appelle le "defeated expectancy."
Covey fait de l'intégrité et de l'intention les composantes du caractère du leader de l'organisation. Tout initiative de la société civile dépend du caractère de ceux qui la dirigent.
L'auteur de "Seven Habits of Highly Successful People" nous cite l'exemple d'Andy Roddick, le champion de tennis, qui s'approche de son adversaire, Fernando Verdasco, pour lui serrer la main après avoir officiellement gagné le match qui les opposait en mai 2004. Mais voilà qu'en s'approchant de Verdasco, Roddick s'aperçoit soudain que l'impact de la balle de la victoire est à l'extérieur du terrain en terre battue et non à l'intérieur. Roddick se retourne alors vers l'arbitre pour lui dire qu'il n'avait pas gagné le match. La partie est alors relancée, Roddick perd finalement, Verdasco jubile. Cependant, si Roddick perd un match, il gagne pourtant l'estime de ses fans et du monde entier. Qui parmi nous aurait eu le courage de Roddick de rejeter la victoire officielle et choisir la rectitude, la justice ? Roddick a fait preuve d'intégrité.
Le leader d'exécution ne déclare pas son caractère, il le montre en le vivant quotidiennement et surtout dans les moments difficiles. Le leader d'exécution sait que la culture d'exécution n'est pas une expression creuse, car il la vit et fait vivre. Il cultive l'intention honorable et l'intégrité indiscutable. Le leader d'exécution a un comportement spécifique :
1) Il vit dans la transparence. Ce qu'il dit et ce qu'il fait sont pareilles.
2) Il respecte les individus, les institutions
3) Il admet ses erreurs et sait les réparer
4) Il est loyal et cultive des principes pour lesquels il est prêt à tout sacrifier.
5) Il a un style direct qui inspire confiance.
Pour Covey, la deuxième partie de l'arbre de la crédibilité est la compétence. Mais qu'est-ce que la compétence ? Elle se compose selon lui de:
1) La capacité d'exécution
2) Résultats
Une fois qu'on a l'intention déclarée et l'intégrité prouvée, on doit posséder la capacité ou discipline d'exécution pour réaliser les résultats. La maîtrise de la discipline d'exécution permet de vivre une atmosphère qui elle-même facilite le développement du plan stratégique. Ce leader choisit la planification stratégique pour développer des leaders d'exécution comme lui.
Si l'intégrité, l'intention et la capacité d'exécution sont des conditions sine qua non de la crédibilité du leader, de l'État, de la société civile, de l'entreprise privée, la dernière composante de l'arbre de la crédibilité est essentielle. Il s'agit des résultats. On ne peut inspirer la confiance sans accomplir des objectifs qu'on s'était fixés.
QUI POSSÈDE CE CAPITAL À INVESTIR EN HAÏTI ?
Dans la danse des milliards, les esprits survoltés ne pensent plus qu'à leurs poches. La majorité de ceux qui prêchent le changement possèdent la même culture qui a fait la perte de ce pays et fit qu'un tremblement de terre de 7.2 sur Richter ait causé plus de pertes matérielles et de vies humaines que le tsunami de Sumatra (Indonésie) ou d'autres tremblements de terre de la même magnitude.
Le triage qui doit se faire pour assurer une présence haïtienne crédible au timon des affaires pour la gestion responsable de l'édification d'un État-nation moderne représente un casse-tète pour ceux à qui revient cette tâche délicate. Pourtant, il peut être plus facile qu'on ne le pense. Tout dépend de la sagacité et de l'esprit de discernement des décideurs :
1) Où chercher ?
2) Qui chercher ?
3) Comment attirer et retenir les leaders d'exécution ?
Un leader n'est pas nécessairement un manager. Et un manager n'est pas nécessairement un leader. La construction d'Haïti requiert pourtant les deux types. Le leader est celui qui a la capacité de conduire l'État et la nation à réaliser de "grandes choses ensemble". Il doit être un leader d'exécution que j'ai défini en plusieurs occasions depuis les 5 dernières années. On peut d'ailleurs consulter le livre Exécution de Larry Bossidy dont un CEO de coporate America qui l'applique religieusement dira : "On n'a qu'à lire ce livre et l'appliquer." Évidemment, il faut avoir l'intégrité, l'intention et la capacité pour ce faire. Le leader d'exécution n'est pas nécessairement un VP, PDG, ou manager, il est cependant, le type d'individus qui dans une organisation frayent le chemin et conduisent VP, PDG, managers et employés vers des résultats solides avec intégrité.
On retrouve surtout ce type dans l'organisation privée où il a démontré une maturité à affronter la réalité avec des solutions pragmatiques, une vision de la totalité, de nombreuses expertises qui lui confèrent une versatilité et une flexibilité que requiert la tâche haïtienne du moment.
Sous l'égide du leader d'exécution, la bureaucratie étatique ne sera plus une extension de la machine politique d'un gouvernement, d'un président ou d'un premier ministre.
Attirer de tels leaders et les retenir nécessitent de grands sacrifices et une volonté politique de la part des décideurs :
1) Les rémunérer comme on rémunère les grands commis de la communauté internationale
2) Leur donner le champ libre pour travailler sérieusement avec la communauté internationale, le secteur privé haïtien, la république dominicaine, etc., dans l'intérêt du développement du pays et de l'émancipation des masses haïtiennes
3) Assurer leur sécurité personnelle, car le virage décisif vers un terrain neuf jamais exploré depuis 200 ans d'existence va faire de grands mécontents qui se verront obligés de livrer concurrence sur le marché de manière légale, perdre leurs monopoles, payer leurs taxes, observer la loi comme tout autre citoyen et la subir quand ils la violent, etc., pour la première fois.
4) Assurer que leurs besoins négociés soient satisfaits.
5) Leur faire confiance sur la base du mérite dont l'équation est : confiance méritée = intégrité + intention + capacité d'exécution + résultats.
6) Assurer que toute violation des termes négociés est passible de punition allant jusqu'à la prison.
7) Assurer qu'en cas de corruption, tout leader restitue à l'État ce qui lui a été volé et en subir les conséquences.
8) etc.
CRÉDIBILITÉ PLUS CAPITAL FINANCIER
Sans l'investissement initial qu'est la confiance méritée en des leaders d'exécution haïtiens telle que définie par Stephen Covey et reprise ici, les milliards de dollars qui s'envoleront vers Haïti laisseront pour traces, des édifices flambant-neufs, des routes, des ponts, une nouvelle capitale, d'autres infrastructures dans les mêmes mains qui ont fait la perte de ce pays depuis 1804. Aucun plan stratégique ou opérationnel ne peut se matérialiser sans ce capital qu'est la crédibilité.
On ne construit pas en l'absence d'éthique, d'intégrité, avec des intentions faussées dès le départ. La confiance méritée n'est pas la confiance aveugle. Elle est une confiance conditionnelle qui se nourrit avant tout du caractère du leader d'exécution qui lui permet de se tenir debout. La compétence doit être au rendez-vous également, car la capacité d'exécution et les résultats seront déterminants pour l'avenir d'Haïti, déterminants pour jouir de la confiance du peuple haïtien et de la communauté internationale. L'arbre de la crédibilité se reconnaît à la qualité des fruits qu'il produit.
La communauté internationale ne doit pas faire d'Haïti du business as usual. Le moment des grandes décisions est arrivé. Si l'approche est médiocre, on ne fera qu'ajourner le problème haïtien qui sera et demeurera autant le problème des Haïtiens que celui de l'humanité. Les Haïtiens ont une part importante à jouer dans l'édification d'une nouvelle Haïti. Cependant, il faut des Haïtiens crédibles qui soient à la hauteur de leurs interlocuteurs étrangers au timon des affaires. La comédie a assez duré. Il faut désormais tourner la page au moment opportun.
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Sunday, February 21, 2010
Vers Un Port au Prince moderne
Et si on faisait de l'ancienne Port-au-Prince un centre-ville moderne, logeant des batiments construits selon les normes anti-sysmique et cycloniques assorti d'un zonage commercial intelligent.
La situation actuelle met l'état haitien dans une position d'intérêts publiques pour dédommager les propriétaires de Port-au-Prince en vertu du coût du mètre carré non bati.
Une fois les propriétaires dédommagés, l'état haitien, disposant du matériel de CNE (plusieurs dizaines de millions de dollars américains) et des TPTC, des techniciens de ces 2 institutions supportés par quelques firmes privées haitiennes et/ou internationales, pourrait proposer et exécuter un plan d'urbanisation de Port-au-Prince comme centre-ville.
Une petite cerise sur le gateau de la proposition d'urbanisation de Port-au-Prince pourrait être une grande route de bord de mer reliant la nationale 1 à la nationale 2 en évitant le centre ville (depuis Mariani jusquà Titanyen) avec une belle ballade piétonnière qu'on pourrait appeler "Ballade des Indiens".
Ce serait une bonne opération commerciale pour l'Etat dans le sens où il pourrait revendre ces espaces dotés d'infrastructures modernes (routes, électricité, cable optique, canaux d'évacuation des eaux usées, commissariat de police, tribunaux, hopitaux, écoles etc..)
Puis, imaginez le coup fouet qu'on donnerait à l'économie haitienne et régionale comme dirait Mitterand "Ici et maintenant". Une ville à batir. Ce sont les capitaux privés qui vont financer la construction de la ville. L'Etat dispose déjà des moyens pour construire les infrastructures. L'Etat peut emprunter le liquide qu'il lui faut, soit directement de l'industrie bancaire soit en emettant des bons remboursables après la fin des travaux d'infrastructures.
Naturellement, il faut, parallèlement, penser à construire les autres villes du pays pour éviter de faire de P-au-P une autre république. Il faut, absolument, offrir à nos compatriotes, de retour dans les province, les moyens d'y rester.
Voilà une initiative que des haitiens seraient en droit d'attendre de ses leaders (publics et privés) pour ne pas continuer à se faire insulter plus de 200 ans après les exploits impardonnables de leurs ancêtres.
Maintenant parlons peu mais parlons bien. Qu'en pensez-vous?
La situation actuelle met l'état haitien dans une position d'intérêts publiques pour dédommager les propriétaires de Port-au-Prince en vertu du coût du mètre carré non bati.
Une fois les propriétaires dédommagés, l'état haitien, disposant du matériel de CNE (plusieurs dizaines de millions de dollars américains) et des TPTC, des techniciens de ces 2 institutions supportés par quelques firmes privées haitiennes et/ou internationales, pourrait proposer et exécuter un plan d'urbanisation de Port-au-Prince comme centre-ville.
Une petite cerise sur le gateau de la proposition d'urbanisation de Port-au-Prince pourrait être une grande route de bord de mer reliant la nationale 1 à la nationale 2 en évitant le centre ville (depuis Mariani jusquà Titanyen) avec une belle ballade piétonnière qu'on pourrait appeler "Ballade des Indiens".
Ce serait une bonne opération commerciale pour l'Etat dans le sens où il pourrait revendre ces espaces dotés d'infrastructures modernes (routes, électricité, cable optique, canaux d'évacuation des eaux usées, commissariat de police, tribunaux, hopitaux, écoles etc..)
Puis, imaginez le coup fouet qu'on donnerait à l'économie haitienne et régionale comme dirait Mitterand "Ici et maintenant". Une ville à batir. Ce sont les capitaux privés qui vont financer la construction de la ville. L'Etat dispose déjà des moyens pour construire les infrastructures. L'Etat peut emprunter le liquide qu'il lui faut, soit directement de l'industrie bancaire soit en emettant des bons remboursables après la fin des travaux d'infrastructures.
Naturellement, il faut, parallèlement, penser à construire les autres villes du pays pour éviter de faire de P-au-P une autre république. Il faut, absolument, offrir à nos compatriotes, de retour dans les province, les moyens d'y rester.
Voilà une initiative que des haitiens seraient en droit d'attendre de ses leaders (publics et privés) pour ne pas continuer à se faire insulter plus de 200 ans après les exploits impardonnables de leurs ancêtres.
Maintenant parlons peu mais parlons bien. Qu'en pensez-vous?
Wednesday, February 17, 2010
Haïti : des milliards et après ? par Nesmy Manigat
Peu de catastrophes ont soulevé un tel élan de solidarité et de millions collectés en moins d'un mois. Les agences de coopération internationale, les ONG et les fondations tout comme les particuliers ont largement mobilisé des fonds suite au séisme du 12 janvier en Haïti. Cet appel aux dons a été soutenu par une forte mobilisation de la presse internationale. Face à ce vaste élan, une question demeure pour les Haïtiens. Comment la communauté internationale va-t-elle s'organiser, avec les Haïtiens, pour garantir une utilisation optimale des fonds collectés ? Une question d'autant plus importante pour les organisations qui n'étaient pas présentes en Haïti avant le séisme. Un enjeu auquel ont déjà été confrontés certains des acteurs intervenus dans l'urgence.
Les faits "La France doit aider les Haïtiens à reprendre le contrôle de leur destin"
Les faits René Préval refuse d'ouvrir le débat sur le passé colonial
Tandis que l'impatience de la population augmente à quelques mois de la saison cyclonique, il devient urgent de répondre à cette question pourtant simple : à quoi serviront ces millions collectés au nom d'Haïti ? Au-delà de l'obligation de rendre compte, il s'agit de rétablir la confiance et la connexion avec cette population désenchantée. Les Haïtiens ont du mal à croire que cette fois, en plus des solutions immédiates de l'urgence, un véritable projet de développement compris et soutenu par une majorité d'entre eux émergera. Il est évident que les gens réclament tout de suite des médicaments, de la nourriture et des tentes. Mais il est aussi évident qu'ils veulent également un travail dans un pays stable, pour pouvoir "se reconstruire".
En réalité, avant le tremblement de terre du 12 janvier, Haïti était encore le théâtre de plusieurs chantiers de reconstruction "post-désastre" inachevés, voire oubliés. Pour mémoire, la ville des Gonaïves, qui a subi les graves conséquences des cyclones Fay, Gustav, Hanna et Ike (2008) est encore proche d'une situation apocalyptique. Les dix mille maisons détruites ou endommagées sont encore bien visibles dans cette ville pratiquement en ruine et ses habitants se sont appauvris. Il en est de même pour les habitants de la localité de Fonds-Verettes, détruite par des pluies torrentielles en mai 2004. Ils continuent d'errer dans un village fantôme car peu a été fait depuis pour les reloger. Ces populations ont très peu d'informations sur les montants collectés en leur nom, sur les dépenses publiques des gouvernements qui se sont succédé depuis, sur les projets en cours ou arrêtés et sur ce qu'ils sont encore en droit d'espérer.
Haïti a connu récemment d'autres décisions de la communauté internationale dont les résultats sont plus que mitigés. On se souvient de l'embargo économique de 1991, imposé par les "pays amis d'Haïti" pour restaurer la démocratie suite au coup d'Etat militaire qui a renversé le gouvernement de Jean-Bertrand Aristide. Cette solution, à l'époque, a fini par tuer un secteur économique déjà très affaibli et fait baisser le niveau de certains indicateurs de développement. Depuis cette période, une "économie de l'humanitaire" s'est substituée peu à peu à l'économie "réelle", d'initiative privée. En 1994, il ne restait plus que 400 emplois dans les zones franches, sur les quelque 33 000 de toute l'industrie d'assemblage. Cet embargo de trois ans a aussi affaibli les structures de l'Etat central et local car tous les projets de la coopération internationale furent confiés au système des Nations unies et aux ONG internationales. Aujourd'hui, cette multitude d'ONG, de fondations, d'agences internationales intervenant en Haïti doivent tout faire pour éviter la guerre de territoires, d'idéologies et de modèles de développement.
Dans un contexte socio-économique déjà fragile, la communauté internationale a peu de marge de manœuvre et n'a pas droit à l'erreur. Deux premiers ministres haïtiens en ont fait les frais au cours de ces trois dernières années et ont dû quitter leur poste, l'un sous la pression de la rue, l'autre sous celle du Parlement. Aujourd'hui, à la nécessité d'une bonne coordination s'ajoute celle de l'imagination pour élaborer des solutions novatrices qui vont au-delà de l'urgence. Certes, il n'y a pas de solution miracle pour la reconstruction, mais les millions de dons devraient servir prioritairement à renforcer les capacités du pays (Etat et société civile) ainsi qu'à mieux anticiper et gérer les risques et désastres. L'autre défi important, qui attend la société haïtienne et la coopération internationale, est celui de la création d'emplois, ce qui nécessite un afflux massif d'investissements privés en dehors de l'aide humanitaire et de l'aide publique au développement. Quant aux investissements dans les secteurs sociaux, en particulier dans l'éducation et la santé, il faudra un saut qualitatif important pour qu'Haïti rejoigne, au moins, les standards moyens des pays de la Caraïbe. Enfin, tous ces défis ne pourront être relevés sans la mobilisation de la communauté haïtienne expatriée.
Peu importent les priorités à retenir. Face à l'impatience qui augmente, le gouvernement haïtien et la coopération internationale sont confrontés à un défi majeur : communiquer et rendre compte en temps réel des efforts en cours et de toute la stratégie dite "de reconstruction". Il s'agit d'envoyer à la population haïtienne un signal fort : cette fois, ce ne sera pas comme les autres fois. Ce sera un pas décisif vers la modernisation de ce pays.
Nesmy Manigat est directeur Amérique Latine-Caraïbes de l'ONG Aide et Action.
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Tandis que l'impatience de la population augmente à quelques mois de la saison cyclonique, il devient urgent de répondre à cette question pourtant simple : à quoi serviront ces millions collectés au nom d'Haïti ? Au-delà de l'obligation de rendre compte, il s'agit de rétablir la confiance et la connexion avec cette population désenchantée. Les Haïtiens ont du mal à croire que cette fois, en plus des solutions immédiates de l'urgence, un véritable projet de développement compris et soutenu par une majorité d'entre eux émergera. Il est évident que les gens réclament tout de suite des médicaments, de la nourriture et des tentes. Mais il est aussi évident qu'ils veulent également un travail dans un pays stable, pour pouvoir "se reconstruire".
En réalité, avant le tremblement de terre du 12 janvier, Haïti était encore le théâtre de plusieurs chantiers de reconstruction "post-désastre" inachevés, voire oubliés. Pour mémoire, la ville des Gonaïves, qui a subi les graves conséquences des cyclones Fay, Gustav, Hanna et Ike (2008) est encore proche d'une situation apocalyptique. Les dix mille maisons détruites ou endommagées sont encore bien visibles dans cette ville pratiquement en ruine et ses habitants se sont appauvris. Il en est de même pour les habitants de la localité de Fonds-Verettes, détruite par des pluies torrentielles en mai 2004. Ils continuent d'errer dans un village fantôme car peu a été fait depuis pour les reloger. Ces populations ont très peu d'informations sur les montants collectés en leur nom, sur les dépenses publiques des gouvernements qui se sont succédé depuis, sur les projets en cours ou arrêtés et sur ce qu'ils sont encore en droit d'espérer.
Haïti a connu récemment d'autres décisions de la communauté internationale dont les résultats sont plus que mitigés. On se souvient de l'embargo économique de 1991, imposé par les "pays amis d'Haïti" pour restaurer la démocratie suite au coup d'Etat militaire qui a renversé le gouvernement de Jean-Bertrand Aristide. Cette solution, à l'époque, a fini par tuer un secteur économique déjà très affaibli et fait baisser le niveau de certains indicateurs de développement. Depuis cette période, une "économie de l'humanitaire" s'est substituée peu à peu à l'économie "réelle", d'initiative privée. En 1994, il ne restait plus que 400 emplois dans les zones franches, sur les quelque 33 000 de toute l'industrie d'assemblage. Cet embargo de trois ans a aussi affaibli les structures de l'Etat central et local car tous les projets de la coopération internationale furent confiés au système des Nations unies et aux ONG internationales. Aujourd'hui, cette multitude d'ONG, de fondations, d'agences internationales intervenant en Haïti doivent tout faire pour éviter la guerre de territoires, d'idéologies et de modèles de développement.
Dans un contexte socio-économique déjà fragile, la communauté internationale a peu de marge de manœuvre et n'a pas droit à l'erreur. Deux premiers ministres haïtiens en ont fait les frais au cours de ces trois dernières années et ont dû quitter leur poste, l'un sous la pression de la rue, l'autre sous celle du Parlement. Aujourd'hui, à la nécessité d'une bonne coordination s'ajoute celle de l'imagination pour élaborer des solutions novatrices qui vont au-delà de l'urgence. Certes, il n'y a pas de solution miracle pour la reconstruction, mais les millions de dons devraient servir prioritairement à renforcer les capacités du pays (Etat et société civile) ainsi qu'à mieux anticiper et gérer les risques et désastres. L'autre défi important, qui attend la société haïtienne et la coopération internationale, est celui de la création d'emplois, ce qui nécessite un afflux massif d'investissements privés en dehors de l'aide humanitaire et de l'aide publique au développement. Quant aux investissements dans les secteurs sociaux, en particulier dans l'éducation et la santé, il faudra un saut qualitatif important pour qu'Haïti rejoigne, au moins, les standards moyens des pays de la Caraïbe. Enfin, tous ces défis ne pourront être relevés sans la mobilisation de la communauté haïtienne expatriée.
Peu importent les priorités à retenir. Face à l'impatience qui augmente, le gouvernement haïtien et la coopération internationale sont confrontés à un défi majeur : communiquer et rendre compte en temps réel des efforts en cours et de toute la stratégie dite "de reconstruction". Il s'agit d'envoyer à la population haïtienne un signal fort : cette fois, ce ne sera pas comme les autres fois. Ce sera un pas décisif vers la modernisation de ce pays.
Nesmy Manigat est directeur Amérique Latine-Caraïbes de l'ONG Aide et Action.
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